Exclusif. L’Algérie a échoué à obtenir l’extradition depuis la Turquie de Manal Mansri à cause de… Aymen Nour

En dépit de la solidité actuelle des relations entre l’Algérie et la Turquie, les autorités algériennes n’ont pas obtenu gain de cause auprès des autorités turques pour valider l’extradition de l’activiste du mouvement Rachad, Manal Mansri, l’une des figures féminines emblématiques du Hirak algérien et l’un des têtes pensantes du mouvement islamo-conservateur en Algérie.

Selon nos informations, jusqu’à présent, les demandes formulées par les autorités algériennes auprès de la Turquie sont restées lettres morts car le régime d’Erdogan n’a pas voulu expulser Manal Mansri recherchée par la Justice algérienne et accusée de « terrorisme » en raison de son appartenance au mouvement Rachad, classé comme organisation terroriste depuis fin mai 2021. Les échecs des autorités algériennes s’expliquent, selon nos sources, par l’activisme et le lobbying de l’opposant égyptien Aymen Nour, réfugié en Turquie et entretenant des relations amicales très importantes avec le cercle proche d’Erdogan. L’opposant égyptien proche de la mouvance des frères musulmans est intervenu avec véhémence auprès des autorités turques pour protéger Manal Mansri contre tout risque d’extradition. L’activiste algérienne est devenue effectivement depuis 2019 la « petite protégée » du célèbre opposant égyptien qui a profité du soutien de la Turquie pour fédérer autour de lui tous les opposants au régime Sissi.

Le rôle d’Aymen Nour dans le dossier de Manal Mansri a fortement irrité Alger qui n’a pas caché à Ankara sa colère alors que les relations étaient au beau fixe depuis l’arrivée au pouvoir du pro-turc Abdelmadjid Tebboune.

Pour rappel, Aymen Nour est le président du conseil d’administration de la chaîne de télévision égyptienne Al-Sharq, basée à Istanbul et connue pour sa sympathie envers les Frères musulmans. En 2005, Ayman Nour fut le premier homme politique à se présenter contre Hosni Moubarak, l’ancien président égyptien, et finit par être emprisonné en retour. Plus tard, après le coup d’État mené par Sissi contre le président Mohamed Morsi en 2013, Nour est parti au Liban et y est resté jusqu’à ce qu’un tuyau des services de renseignement libanais ne l’incite à fuir. Et depuis il s’est installé en Turquie où il est activement soutenu par le Qatar et plusieurs autres lobbys anti-régime Sissi. Plusieurs activistes algériens ont tenté depuis 2019/2020 de se rapprocher du cercle d’Aymen Nour pour bénéficier de ses réseaux auprès d’Ankara et de Doha.

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