Exclusif. L’Algérie tente de convaincre la Chine de financer le projet du Gazoduc Transsaharien pour contrer les ambitions africaines du Maroc

L’Algérie prend très au sérieux la guerre des gazoducs qui l’oppose au Maroc. Les autorités algériennes viennent de lancer une vaste campagne de séduction en direction de la Chine pour convaincre les plus gros bailleurs de fonds chinois de financer le projet du projet du Gazoduc Transsaharien.

Des pourparlers ont commencé très discrètement entre les autorités algériennes et chinoises au sujet d’un financement de plus de 15 milliards de dollars USD que des bailleurs de fonds chinois pourraient injecter dans ce projet. Selon nos sources, dans les prochains jours, des « officiels » algériens seront dépêchés à Pékin pour rencontrer des interlocuteurs chinois et leur proposer de participer à ce que l’Algérie présente comme étant le plus gros méga-projet énergétique du continent africain. Les décideurs algériens, soulignent nos sources, visent surtout le Fonds de développement sino-africain (CADFund) qui avait été créé lors du Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine en 2006.

Pour l’heure, cette initiative n’en est qu’à ses débuts, mais l’Algérie a promis à ses deux partenaires dans ce projet, à savoir le Niger et le Nigeria, de donner les garanties nécessaires pour obtenir le financement de ce gazoduc. C’est pour cette raison que les efforts du pouvoir algérien de convaincre la Chine de soutenir financièrement ce gazoduc vont s’accélérer dans les jours et semaines à venir.

Long de 4128 kilomètres, le gazoduc traversera dans un premier temps, les trois pays et pourrait interconnecter d’autres États comme le Tchad et le Mali. Le gazoduc transsaharien prendrait sa source au Nigeria et traverserait le Niger pour rejoindre la côte algérienne à des fins d’exportation vers l’Europe. L’Algérie tient absolument à ce projet stratégique pour contrer les ambitions marocaines avec le gazoduc Nigeria-Maroc. En effet, le Nigeria et le Maroc ont signé une joint-venture en 2016 pour la construction d’un gazoduc qui acheminera le gaz à travers quinze pays d’Afrique de l’Ouest et, via le Maroc, vers l’Espagne et l’Europe.

Il est à signaler enfin que ce jeudi 28 juillet, les ministres de l’Energie algérien, nigérian et nigérien ont signé un Mémorandum d’entente de concrétisation du projet du Gazoduc Transsaharien (TSGP).Le Mémorandum d’entente a été cosigné par le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, le ministre d’Etat nigérian des Ressources pétrolières, Timipre Sylva et le ministre nigérien de l’Energie et des Energies renouvelables, Mahamane Sani Mahamadou. La signature de ce Mémorandum d’entente vient sanctionner les travaux de la 3e réunion ministérielle tripartite Algérie-Niger-Nigeria tenue au Centre international des conférences (CIC) autour du projet TSGP (Trans-Saharan Gas-Pipeline), consacrée à l’examen de l’ensemble des aspects du projet notamment l’état d’avancement de la mise en œuvre de la feuille de route arrêtée à Abuja (Nigeria), et ce, dans le cadre des travaux de la Task Force composée des experts des trois pays.

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