Exclusif. Le président Abdelamdjid Tebboune a longuement hésité avant de « tendre la main intéressée » au Maroc

L’annonce faite par l’Algérie concernant les actions de solidarité envers le Maroc, meurtri par le séisme d’Al Haouz, n’était guère une action spontanée qui a été décidée sans aucune hésitation par le régime algérien.

Au contraire, les « gestes favorables » au Maroc qui ont été annoncés le 9 septembre par Alger ont fait l’objet d’intenses discussions et concertations, voire de pressions qui ont été exercées sur le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune pour le convaincre de valider cette nouvelle politique de « solidarité active » et de « main tendue » à l’égard du Maroc, certifient à Maghreb-intelligence des sources bien introduites au sein du sérail algérien.

Selon ces mêmes sources, jusqu’à la fin de la matinée du 9 septembre, aucun consensus n’a été trouvé au palais présidentiel d’El-Mouradia pour adopter une ligne de conduite favorable à la solidarité avec le Maroc. Le Président Abdelmadjid Tebboune hésitait énormément et voulait attendre encore 24 heures pour savoir si le séisme d’Al Haouz revêt des proportions réellement dramatiques.
Ensuite, le président algérien était partagé sur les mesures qu’il fallait adopter pour exprimer la solidarité du pays à l’égard du peuple marocain. Le président algérien ne voulait aucune concession qui pourrait donner un quelconque avantage symbolique au Maroc au détriment de la fermeté algérienne, la doctrine traditionnelle consistant à faire passer le voisin marocain pour le diable en personne coupable de tous les maux de la région.

Il aura fallu l’insistance du chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, pour convaincre Tebboune de ne pas traîner longtemps pour réagir au risque de porter un énorme préjudice à l’image de l’Algérie. Un pays voisin, arabe, musulman, africain qui affiche une indifférence face à une telle tragédie, les conséquences pour l’Algérie auraient été désastreuses et le discrédit aurait pu être très lourd pour le régime algérien.
C’est le nouveau ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf qui a dû user de tous les arguments et de tout son poids pour finalement convaincre Abdelmadjid Tebboune de dépasser ses hésitations et d’accepter le « principe d’une bienveillance » à l’égard du Maroc voisin.
Et c’est dans ce contexte que la diplomatie algérienne a fini par « lâcher » des condoléances solennelles adressées au Maroc pour ensuite laisser la Présidence algérienne annoncer l’ouverture exceptionnelle du ciel algérien au profit des avions marocains ou étrangers acheminant vers le Maroc de l’aide humanitaire.

Des discussions nocturnes tardives menées le samedi 9 septembre ont « accouché » ensuite d’une autre annonce faite le 10 septembre et permettant à l’Algérie d’affirmer qu’elle est prête à dépêcher en urgence, dans le cas où le Maroc accepte cette offre d’aide, une équipe d’intervention de la Protection civile (PC) comprenant 80 secouristes spécialisés, Comme pour les premières annonces faites la veille le 9 septembre, il fallait pour valider ce dispositif argumenter et discuter longuement avec un Tebboune qui fait très attention à la moindre parole, au moindre geste, consenti en faveur du Maroc.

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