Exclusif. Le sort de l’homme d’affaires Lotfi Nezzar, fils du général Nezzar alimente le feuilleton de l’été du régime algérien 

Lotfi Nezzar, le fils de l’influent général à la retraite,Khaled Nezzar, ex-ministre de la Défense Nationale et l’un des emblèmes de l’establishment militaire algérien durant les années 80 et 90, est au coeur d’un feuilleton politico-judiciaire qui tient tous les membres du sérail algérien en haleine. Et pour cause, Lotfi Nezzar, homme d’affaires naguère prospère mais depuis 2019 en grosses difficultés en raison du démantèlement de son groupe de télécommunications Smart Link Communication (SLC) par l’ancien régime Gaid Salah en 2019, est particulièrement ciblé par Boualem Boualem, le puissant conseiller d’Abdelmadjid Tebboune, le président algérien.
Le conseiller le plus influent du Palais Présidentiel à Alger veut à tout prix la peau de Lotfi Nezzar parce qu’il est considéré comme la pièce maîtresse du clan anti-EL Mouradia qui oeuvre dans les coulisses pour asseoir un nouveau pouvoir paramilitaire piloté par les anciens officiers militaires du régime des années 90, à savoir les nationalistes conservateurs fidèles du général Khaled Nezzar qui avaient travaillé au sein du renseignement militaire ou les divers corps de l’armée durant la délicate période des années 90, la décennie noire en Algérie. Depuis 2021, ce clan en constitution revendique la légitimité de revenir au pouvoir après la disparition du régime Bouteflika qui les avait longtemps mis à l’écart dans le sillage d’une stratégie de démilitarisation du pouvoir algérien conduite durant 15 ans par Abdelaziz Bouteflika.
Les anciens hommes forts de ces cercles militaires ont tenté de revenir aux commandes de l’Etat dès 2021 en s’appuyant sur Said Chengriha, chef de l’institution militaire algérienne et l’un des plus fidèles disciples du général Khaled Nezzar. Mais Boualem Boualem, conseiller de Tebboune a déployé tous les obstacles pour les bloquer et les empêcher d’avoir une grande influence sur les services de sécurité et ou le gouvernement craignant leurs intentions hégémoniques.
Pour le clan Nezzar et des paramilitaires en quête de réhabilitation, Boualem Boualem est un résidu du régime Bouteflika et reproduit dans la « Nouvelle Algérie » les pratiques d’un certain Said Bouteflika, à savoir ériger un pouvoir central fort et occulte à la Présidence de la République pour empêcher l’avènement de pôles de décision influents au coeur du régime algérien. Cette attitude est vécue comme une trahison par le clan Nezzar qui se bat contre le clan Boualem Boualem depuis 2021.
Mais depuis le début de l’affaire Bensedira en juillet 2023 sur laquelle nous déjà apporté des révélations détaillées, Boualem Boualem se sent plus que jamais puissant. Lotfi Nezzar qui vivait entre Barcelone et Alger est désormais placé sous interdiction de quitter le territoire national et il fait l’objet d’une approfondie enquête menée par la Police algérienne qui attend un simple feu vert de la Présidence pour procéder à son arrestation. Ce feu vert n’a pas pu encore être obtenu par Boualem Boualem auprès d’un Tebboune qui n’est pas convaincu par la nécessité d’entrer en guerre contre les anciens généraux influents des années 90 en Algérie.

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