Exclusif. Les dessous de la mission commando du patron du renseignement extérieur algérien, le général-major M’henna Djebbar, au Sahel

Le général-major M’henna Djebbar, le patron du renseignement extérieur algérien, est devenu le général le plus actif et le plus occupé du moment à Alger. Le général algérien vient d’effectuer une importante tournée aux pays du Sahel à côté du nouveau chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf.

Lors de ses visites, c’est même le fameux général M’henna Djebbar qui a joué les premiers rôles et occupé les devants de la scène reléguant ainsi Ahmed Attaf au second rang. En Mauritanie, au Mali comme au Niger, M’henna Djebbar a multiplié les rencontres formelles et informelles, les contacts et les pourparlers avec les dirigeants du Sahel pour relancer les activités des services secrets algériens dans cette région si complexe et dangereuse du monde où l’Algérie entretient des intérêts stratégiques, mais aujourd’hui totalement menacés par les bouleversements géopolitiques locaux.

C’est une véritable mission commando pour le général algérien. Et pour cause, au Mali, tout va de pis en pis. Les groupes islamistes armés notamment le groupe État islamique au grand Sahara (EIGS) continuent de conquérir du terrain et contrôlent des zones entières menaçant ainsi de se tourner vers l’Algérie une fois leur domination sur le Mali assurée. Et dans ce contexte bouillonnant, les relations entre Alger et Bamako sont très tendues.

La junte malienne n’apprécie plus depuis plusieurs mois la proximité des autorités algériennes avec les forces de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Or, pour M’henna Djebbar, il y a urgence à convaincre les colonels maliens de se réconcilier avec le CMA pour faire front commun contre les groupes djihadistes.

Mais l’influence algérienne est en grave chute dans la région pour pouvoir concrétiser rapidement cet objectif car d’autres forces régionales concurrencent terriblement Alger au Sahel et le rôle prépondérant du Maroc et d’Israël inquiètent particulièrement les dirigeants algériens.
Au Niger, M’henna Djebbar a beaucoup insisté auprès de ses interlocuteurs nigériens sur la nécessité de se préserver contre l’influence malsaine d’Israël qui pourrait déstabiliser davantage la région alors que le Niger négocie officieusement sous pressions américaines une normalisation de ses relations avec Tel-Aviv.

En Mauritanie, M’henna Djebbar a tenté aussi de convaincre les mauritaniens de s’éloigner des propositions de charme d’Israël et de son allié régional le Maroc. Justement, le patron du renseignement extérieur a voulu convaincre les mauritaniens de lui donner carte blanche pour renforcer la présence sécuritaire du renseignement algérien au Mauritanie notamment au niveau des régions frontalières avec le Mali.

Durant toute sa tournée au Sahel, entamée depuis le 25 avril dernier, M’henna Djebbar n’a pas eu le temps de souffler. Son agenda était très chargé et sa mission de commando est d’une importance stratégique pour un régime algérien qui craint beaucoup l’impact des turbulences régionales à ses frontières. Un régime qui veut surtout se replacer au Sahel et regagner son influence très bousculée par des concurrents de plus en plus redoutables et agressifs.

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