Le jeune général-major Mohamed Kaidi, l’homme qui avait succédé à Bachir Tartag dans le poste de coordinateur des services algériens, a mené ses interlocuteurs français en bateau. Quelques jours avant le début de la campagne électorale pour les élections du 12 décembre, Mohamed Kaidi a effectué un voyage important à Paris au cours duquel il a organisé une rencontre secrète au sein même de l’ambassade d’Algérie à Paris. Cette rencontre a réuni Mohamed Kaidi avec un émissaire du patron de la DGSE française, Bernard Emié, un haut responsable du ministère des finances français et un autre représentant du Quai D’Orsay.
Au cours de cette réunion, Mohamed Kaidi a clairement fait savoir à ses interlocuteurs français que l’identité du futur Président de la République en Algérie était pratiquement connue et l’affaire serait scellée. Et dans le même sillage, Mohamed Kaidi n’a pas tari d’éloges sur Azzedine Mihoubi le présentant comme un candidat idéal pour assumer la lourde charge de Président de la République. Les français prennent note et sortent de la réunion avec l’assurance que le pouvoir algérien placera un certain Azzedine Mihoubi comme futur Président de la République.
Or, le 12 décembre, comme tous les algériens, la DGSE et le Quai d’Orsay découvrent un tout autre résultat et comprennent eux-aussi que le groupe de généraux soutenant Azzedine Mihoubi n’est pas du tout crédible ou influent. Cette maladresse ne passe pas chez Macron qui ne va pas cacher son exaspération et va observer au départ une attitude méfiance à l’égard de l’annonce de la victoire de Tebboune. Macron n’a pas du tout apprécié le manque de sérieux et les incohérences de l’institution militaire en Algérie. Le chef de l’Elysée décide, ainsi, de prendre ses distances tout en exprimant son mécontentement de façon diplomatique. A cause de Mohamed Kaidi et de sa boulette, Paris ne veut plus couvrir le pouvoir algérien.