Exclusif. Nouvelles missions de renseignement pour la Police algérienne :  « l’Etat DGSN » remplace petit à petit « l’Etat DRS »

En Algérie, depuis l’avènement du régime Tebboune, « l’Etat-DRS », à savoir un système de gouvernance où la suprématie des services secrets algériens est absolue en tant que pilier du centre de décision de l’Etat, est en train de disparaître et de céder petit à petit sa place à un État Policier au sens propre du terme, à savoir l’Etat-DGSN. La Police algérienne, appelée communément la DGSN en Algérie, à savoir la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), est en train de devenir un monstre à plusieurs têtes qui monopolise les plus importantes prérogatives sécuritaires.Abdelmadjid Tebboune a affaibli de façon ostentatoire les services secrets algériens et leurs multiples directions.
Privé d’un véritable patron les renseignements algériens sont totalement déstructurés depuis 2019 et le président Tebboune ne s’appuie plus sur leur expertise pour prendre des décisions dans les dossiers les plus névralgiques de la politique interne comme externe du pays. Preuve en est, seul le patron de la DGSN, Farid Zineddine Bencheikh, a accès régulièrement au Président algérien et à son cabinet. Dans la gestion de tous les dossiers politiques chauds et sensibles liés à des mouvances politiques, des personnalités politiques nationales ou les activités de l’opposition algérienne, le palais présidentiel d’El-Mouradia s’appuie uniquement sur la Police Nationale pour les comptes rendus, analyses et bulletins de renseignements utilisés comme la base des décisions politiques les plus stratégiques. Idem pour les gros dossiers économiques ou financiers, les enquêtes les plus sensibles sont toutes confiées à la DGSN à travers Le Service central de lutte contre le crime organisé de Saoula (Alger) lancé depuis fin octobre 2021 et qui est devenu l’office référent de la Présidence algérienne en matière d’enquête sur les affaires les plus scandaleuses et plus importantes du pays.
Les services secrets algériens ont été ainsi mis à l’écart de tout ce circuit provoquant ainsi le déclin de l’influence et leur affaiblissement jugé par de nombreux observateurs algériens comme « dangereux » car les services de renseignement en Algérie ont toujours su faire preuve d’efficacité, de pragmatisme et de perspicacité lorsqu’il s’agissait de désamorcer les crises politiques, sociétales et économiques qui ébranlait l’Algérie. Le régime Tebboune a préféré ainsi écarter les « services » de la gestion des intérêts suprêmes de l’Etat pour recourir uniquement à la Police Nationale dans le but de bâtir un vrai Etat Policier entièrement contrôlé par le Palais Présidentiel alors que les « services » algériens sont réputés incontrôlables et indomptables vis-à-vis des pouvoirs présidentiels.
Et pour renforcer cette puissance de la DGSN, le régime Tebboune vient de conférer de nouvelles missions de renseignement et d’infiltration au Groupement des opérations spéciales de la police (GOSP), l’unité d’élite de la Police algérienne. Selon nos sources, les officiers du GOSP ont été soumis récemment à des sessions de formation de collecte de renseignements et de techniques d’infiltration, les stages pratiques ont été effectués à l’étranger notamment en France avec pour but de développer une impressionnante puissance de renseignement technique, scientifique, opérationnelle et tactique au sein de la DGSN. Selon nos sources, le siège du GOSP a même été délocalisé dans les locaux de l’Office Central de lutte contre le crime organisé pour donner naissance à une superbe entité policière capable d’élargir ses activités sur l’ensemble des activités criminelles y compris la surveillance des « entités capables de menacer la sûreté de l’Etat ».
De nouvelles prérogatives qui empiètent sur les spécialités des services secrets algériens dont le rôle est plus que jamais restreint par le régime Tebboune. Aujourd’hui, il est réduit à seulement produire des analyses, des rapports et des notes de conjoncture qui sont régulièrement jetés dans les tiroirs de la Présidence algérienne parce qu’ils n’épousent pas les thèses autoritaires et absolutistes que veut concrétiser sur le terrain Abdelmadjid Tebboune.

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