Exclusif. Paris Vs Istanbul : une lutte acharnée en Algérie sur fond de manifestations contre le régime

Les Algériens manifestent, chantent dans les rues et réclament à tue-tête le départ du régime et de ses hauts responsables. Mais dans les coulisses, une lutte acharnée est en train de se jouer à l’abri des projecteurs des médias et des regards de la population algérienne. Cette lutte acharnée oppose Paris à Istanbul. Oui, la France craint la déstabilisation de l’Algérie et mise sur la feuille de route de Bouteflika pour une transition pacifique et sans dégâts sur la situation sécuritaire dont le moindre dérapage peut saper toute la région du Maghreb. Mais un autre camp veut contraindre le régime de Bouteflika  à partir sous la contrainte et dans la pression pour placer ses pions sur l’échiquier et gagner de l’influence dans ce pays hautement stratégique en Afrique du Nord.

Et ce camp est dirigé par l’alliance nouée entre Istanbul et Doha. La Turquie et le Qatar sont en train de miser énormément sur un scénario qui oblige les Bouteflika à quitter précipitamment le pouvoir pour céder de la place à de nouveaux acteurs qui arrangent leur agenda. Les services turcs jouent dans ce sens un rôle très important pour encourager la mouvance islamiste du MPS de Mokri et d’autres réseaux dans le milieu des affaires et associations religieuses pour occuper la rue algérienne, la structurer et la récupérer politiquement. Un rapport détaillé des services secrets français a mis en valeur le rôle du lobbying turc dans ce sens. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses pages Facebook et communautés virtuelles sont administrées et gérées depuis la Turquie. L’objectif approfondir la colère populaire des Algériens pour maintenir la mobilisation dans les rues. Les télévisions turques multiplient les programmes en arabe et axent toute leur diffusion sur la situation en Algérie avec pour message : le changement maintenant et tous les dirigeants proches de Bouteflika doivent dégager.

Pis encore, des sommes d’argent ont été préparées pour les transférer en Algérie et soutenir les réseaux structurés proches des alliés de l’AKP d’Erdogan pour développer cette colère populaire contre le régime de Bouteflika. Les services français ont mis la main sur pas moins de deux millions d’euros qui ont été saisis dans les valises de voyageurs trucs à destination d’Alger via Paris. Ces financements font partie d’un lot destiné  à renforcer la structure des réseaux contestataires qui élaborent les slogans et la matrice de la protestation populaire contre les Bouteflika.

Paris a tiré la sonnette d’alarme et voit d’un très mauvais oeil l’implication des alliés d’Erdogan dans la crise algérienne. Ces réseaux turcs veulent encourager un changement politique qui est défavorable à la France de Macron. Et Paris refuse de se laisser faire. Les Algériens qui ignorent tout des enjeux de cette guerre des réseaux, continuent de croire que leur mouvement populaire ne subit aucune ingérence étrangère.

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