L’annonce de la prochaine visite du ministre israélien de la Défense, Benyamin Gantz, au Maroc a suscité beaucoup d’inquiétude à Alger. Les ambitions publiquement affichées par Rabat de faire partie des pays très réduits qui disposent d’une industrie militaire aéronautique sont suivies avec beaucoup d’appréhension par l’état-major de l’Armée nationale populaire.
En effet, un quarteron de hauts gradés algériens suivent de près le dossier des avancées marocaines en matière aéronautique. Selon les sources de Maghreb-intelligence, ce conseil ad-hoc est présidé par l’étoile montante de l’institution militaire algérienne, le général-major Mohamed Kaidi, Chef du département emploi-préparation de l’Armée. Y siègent également, le général-major Mahmoud Laraba, commandant de l’armée de l’air, le général-major Ammar Amrani, commandant des Forces de défense aérienne, le général Sid-Ali Benzemirli, patron de la direction centrale et de la sécurité de l’armée et enfin le colonel Hocine Hamid alias Boulahya de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure.
Les membres de ce conseil se réunissent plusieurs fois par mois. Ils ont dernièrement produit un rapport où ils tirent la sonnette d’alarme quant aux nouvelles capacités militaires marocaines. Selon ce rapport, l’armée algérienne craint que le Maroc ne se dote de technologie israélienne lui permettant de fabriquer, par lui-même, des drones kamikazes sur le modèle de l’IAI Harop israélien. Ce dernier a été crucial lors du conflit entre m’Arménie et l’Azerbaïdjan en donnant la supériorité à l’armée azérie dans les airs.
Deuxième point appréhendé par les généraux algériens est l’acquisition par l’armée marocaine de missiles intelligents dont seraient équipés dans le futur proche, les avions et les hélicoptères des FAR.
Le rapport remis au chef de l’état-major recommande de « bétonner » les communications entre les dirigeants du pays. Les Algériens croient dur comme fer que les Marocains, grâce à Israël, vont bientôt disposer de capacités électroniques et cybernétiques leur permettant de pénétrer le cœur de « la décision stratégique » en Algérie.