Dans la soirée du 20 au 21 mars, un avion de transport VIP émirati atterrit sur le tarmac l’aéroport Boudghene Ben Ali Lotfi de Béchar. A son bord des personnalités militaires et civiles d’Abou Dhabi venues rencontrer discrètement le nouvel homme fort de l’Algérie, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, en visite d’inspection dans la 3ème région militaire, l’une des plus importantes du pays.
D’après quelques indiscrétions recueillis par Maghreb Intelligence, c’est Cheikh Tahnoon bin Zayed, en sa qualité de conseiller à la sécurité de Mohamed bin Zayed, accompagné du général-major Faris El-Mazroui, ministre d’État, conseiller des affaires présidentielles émirati qui auraient été envoyé par MBZ afin de presser le vice-ministre algérien de la Défense de prendre les devants et de déposer le président Abdelaziz Bouteflika ou de le pousser à quitter le pouvoir. Les émissaires émiratis ont tenu à ce qu’ils rencontrent leur hôte dans une région éloignée des yeux et des oreilles des chancelleries occidentales et de leurs services de renseignements très présents dans le Nord du pays.
Inquiets des images de ce nouveau printemps contestataire qui est retransmis en direct depuis l’Algérie, les émiratis ont redoublé la pression sur le général Ahmed Gaïd Salah qu’ils connaissent très bien. Le chef d’Etat-major avait effectué vers la mi-février dernier une visite aux Emirats Arabes Unis en marge du salon international de défense “IDEX-2019”.Cinq jours après, en visite dans la 4ème région militaire à Ouargla, Gaïd Salah demande publiquement que soit engagée une procédure d’empêchement prévue lorsque le président de la république se trouve « dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions ».