La France n’a pas perdu la main en Algérie : Macron à Alger le 6 décembre 


Contre toute attente, la France a réussi à démontrer qu’elle conservait toute la puissance de son lobbying en Algérie. Alors que ses adversaires la donnaient pour défaite et en perdition en Algérie, la France signe son retour en arrachant de précieux « compromis » au régime d’Abdelaziz Bouteflika avec lequel elle est en conflit politique sur plusieurs dossiers.

La visite de Jean-Yves Le Drian et de Bruno Le Maire dimanche dernier n’aura pas été inutile, puisqu’elle a permis de débloquer le dossier PSA, à savoir la prochaine installation à Oran de l’usine de montage de véhicules, qui permettra au groupe automobile français d’écouler ses voitures, Peugeot et Citroën, sur le marché algérien sans subir les restrictions aux importations.  PSA rejoint ainsi son compatriote Renault, les constructeurs français s’assurent ainsi de conserver leur domination sur le très juteux marché automobile algérien, le plus important en Afrique, avec une capacité d’absorption de 450 000 véhicules par an.

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. Les autorités algériennes ont longtemps bloqué ce projet parce qu’elles ne toléraient pas que le groupe PSA jette son dévolu sur le Maroc voisin et concurrent.  Sa prochaine implantation au Maroc a été jugée par Alger comme un coup de poignard dans le dos car c’est de là-bas que le constructeur français va développer ses activités industrielles les plus prometteuses. Mais les Français ont su calmer la colère d’Alger en jouant sur le temps et en négociant brillamment leur soutien politique à la transition qui se joue en ce moment au sommet du sérail algérien. Et pour ne pas susciter l’hostilité de Paris, Alger a fini par dire oui à PSA en Algérie.

Et la bonne volonté affichée des autorités algériennes ne s’arrête pas là. La visite d’Emmanuel Macron va enfin pouvoir se préparer puisque la date du 6 décembre a été arrêtée. La venue de Macron signifie clairement que les deux pays se réconcilient après plusieurs mois de tensions diplomatiques en raison des différends sur le Sahel, la Libye et surtout le Maroc. Les autorités algériennes ont toujours demandé à Macron de privilégier l’Algérie et de lui donner le statut de la première force régionale, rompant ainsi avec sa théorie de l’équilibre entre le Maroc et l’Algérie. Les Français ont, semble-t-il, promis de faire un geste dans ce sens en choyant davantage dans les jours à venir l’Algérie. Cependant, pour voir du concret, il faudra attendre ce que Macron va ramener dans sa valise à Abdelaziz Bouteflika. En attendant, la France savoure bel et bien une victoire contre tous ces cercles qui ont voulu l’exclure du marché algérien.

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