A Libreville, l’aube pointe à l’horizon d’un lundi comme les autres. Les rues de la ville sont encore désertes quand une poignée de jeunes militaires décidés, commandés par le jeune lieutenant de la garde républicaine Ondo Obiang Kelly, se dirigent vers le siège de la radio nationale. Sans parler directement de coup d’Etat, le béret vert appelle à la mise en place dans la journée d’un « Conseil national de la restauration ». Le jeune militaire, inconnu au bataillon, invite les principales figures de l’opposition au régime d’Ali Bongo, en longue convalescence au Maroc, à une concertation pour sauver le Gabon du chaos. Dans la foulée, il appelle également les officiers et sous-officiers de l’armée à « se procurer des munitions » et à « contrôler les points stratégiques du pays ».
La teneur de la déclaration du lieutenant de la garde républicaine autoproclamé président d’un Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon, rassure les proches du président alertés aussitôt par les services de sécurité loyales. Les « mutins », terme préféré à celui de putschistes par les autorités gabonaises, n’ont pas de soutiens au sein de l’armée. Cette dernière serait « supervisée » les Marocains qui sont très présent à Libreville depuis une dizaine d’année. D’ailleurs, il est de notoriété publique que les relations entre la famille royale marocaine et les Bongo sont quasiment « familiales ». D’après le journaliste Antoine Glaser, Les Marocains seraient très présents au Gabon, que ce soit au niveau des services de renseignements que celui des services de sécurité. Une présence qui « certainement participe à dissuader toute tentative de déstabilisation du régime d’Ali Bongo », affirme un homme d’affaires français installé à Libreville.
