
En à peine deux mois, l’Espagne a pulvérisé un record historique : 123 000 tonnes de diesel ont été importées du Maroc entre mars et avril 2025. Une explosion des chiffres qui intrigue les spécialistes, puisque le Maroc est loin d’être connu pour exportateur d’hydrocarbures.
Selon Zero Hedge, un blog traitant de finance à Wall Street, et plusieurs autres analystes, ces volumes exceptionnels de diesel en provenance du Maroc pourraient bien cacher une autre réalité : une partie du carburant serait en fait d’origine russe, réétiqueté et exporté via Rabat pour contourner les sanctions internationales imposées à Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine. Mais jusqu’à ce jour, il n’existe aucune preuve formelle de ce qu’avance Zero Hedge. Le porte-parole du gouvernement marocain avait affirmé en 2023 que contrairement aux spéculations, le volume d’importation du gasoil russe par les opérateurs au Maroc n’a pas dépassé le seuil de 10 % depuis l’année 2020.
Cette situation met en lumière le double jeu de certains pays européens : alors que Bruxelles affirme vouloir couper les liens énergétiques avec la Russie, certains pays du vieux continent semblent continuer à s’approvisionner… indirectement. Des contrats gaziers à long terme obligent certaines entreprises à honorer leurs engagements, même si cela implique du gaz russe dissimulé sous d’autres drapeaux. Refuser les livraisons reviendrait à les payer quand même, laissant Moscou libre de revendre à un tiers et d’encaisser deux fois.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de rapprochement énergétique soutenu entre Rabat et Madrid. En février 2025, le Maroc a importé 700 GWh de gaz naturel espagnol, soit une hausse de plus de 50 % par rapport à 2024. Ces flux transitent notamment via le gazoduc Maghreb-Europe et alimentent la centrale de Tahaddart, une référence en matière de performance énergétique au Maroc.