En Algérie la famille Benhamadi, inquiète, veut une télé pour se protéger

La richissime famille Benhamadi est très inquiète. Propriétaire du groupe Condor, le plus important fabricant de produits électroménagers en Algérie dont le chiffre d’affaires avoisine le milliard de dollars, mais aussi de plusieurs entreprises dans le BTP, la sidérurgie ou l’immobilier, cette famille d’hommes d’affaires originaires de la dynamique région de Bordj Bou Arréridj aborde l’année 2018 avec beaucoup de craintes et d’appréhension.
Les changements politiques brutaux qui ont bouleversé l’Algérie depuis l’été 2017 ont placé la famille Benhamadi dans une position fort délicate. En dépit du soutien indéfectible au clan présidentiel et à Abdelaziz Bouteflika grâce notamment au militantisme généreux du petit frère Smail Benhamadi, il s’avère que d’autres membres de cette famille, parmi lesquels l’autre frère Moussa Benhamadi, ancien ministre de la Poste et des TIC, ont noué des liens solides avec Abdelmadjid Tebboune, premier ministre récemment dégagé après à peine trois mois de règne controversé et de guerres de clans fratricides au sommet du pouvoir.
Cette proximité a valu aux Benhamadi de sévèrescritiques. La famille a été contrainte de redorer son blason pour ne pas subir les foudres des nouveaux maîtres du gouvernement qui a voulu faire croire à Bouteflika et son entourage, que les propriétaires de Condor étaient impliqués dans une « opération trahison ». Smail Benhamadi a tenté de riposter à ces assertions en portant la bannière du RND de l’actuel premier ministre Ahmed Ouyahia lors de la campagne des législatives de mai 2017.
En quête d’un bouclier de défense efficace, les Benhamadi négocient aujourd’hui le rachat ou le lancement d’une télévision privée  qui leur pourrait leur servir de carte de visite auprès des décideurs politiques. Une télévision peut constituer une arme redoutable en Algérie, capable de nuire ou servir des intérêts en cas de conflits. Mais les Benhamadi redoutent de ne pas pouvoir disposer du précieux agrément qui permettrait à leur télévision de travailler dans la légalité, ce qui tempère leurs ardeurs.

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