Rabat a choisi volontairement de se démarquer du communiqué conjoint publié à l’issue de la réunion d’urgence des ministères des Affaires étrangères de la Ligue Arabe et qui condamne fermement « l’agression turque » contre le territoire syrien. Pourtant, la diplomatie marocaine a pris part à cette réunion, qui s’est tenue au Caire sur demande de l’Egypte, et a même adopté ce communiqué sans aucune réserve. Selon le site marocain Assahifa.com qui cite le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, la position marocaine au Caire a été dictée par la volonté de ne pas « perturber cette réunion », en expliquant que les décisions prises lors de ce genre de rencontres n’expriment pas nécessairement la position officielle du royaume. « Quand une question intéresse le Maroc directement, il exprime sa position par les canaux officiels du pays », ajoute sans ambages Nasser Bourita.
Le Maroc a donc choisi de couper la poire en deux. Dans les institutions pan-arabes, il préfère rejoindre le consensus, mais garde jalousement son indépendance diplomatique. Ce qui veut dire que Rabat et Ankara vont continuer d’aller de l’avant dans leurs relations. D’ailleurs, une visite officielle au royaume du président Recep Tayeb Erdogan est prévue dans les prochaines semaines.
L’Egypte et l’Arabe Saoudite ont fait pression pour que se tienne une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères arabes. L’objectif étant de mettre au ban la Turquie, ennemie commun de Mohamed Ben Salmane et du général Al-Sissi.