Le Maroc change son fusil d’épaule. Alors que les plus gros contrats économiques sont d’habitude octroyés aux entreprises françaises, ce qui irrite fortement les Espagnols, la visite du Roi Juan Carlos à Marrakech a eu un effet bénéfique sur les entreprises espagnoles. Côté armement, les autorités marocaines ont décidé d’envoyer aux chantiers navals d’Algésiras, une dizaine de patrouilleurs de la marine royale pour y effectuer une révision complète. La seule corvette dont dispose la marine chérifienne, Lieutenant colonel Errahmani (Classe Descubierta), un bâtiment de fabrication espagnole acquis en 1982, devrait elle aussi être envoyée aux chantiers navals de Cadix afin de subir une révision de fond. L’armée de terre marocaine devrait elle aussi reprendre ses contrats avec les constructeurs espagnols de véhicules de transport de troupe et des blindés de reconnaissance terrestre. Mais cette éclaircie dans les relations Maroco-espagnoles ne profite pas qu’au volet militaire. La filiale du mastodonte Ferrovial, Cadagua, a été sélectionnée par l’OCP pour la construction au port de Jorf Lasfar -100 kilomètres au Sud de Casablanca- d’une usine de dessalement de l’eau de mer d’une valeur de 60 millions d’euros. Cette usine aura, au départ, une capacité de traitement de 75.880 mètres cubes par jour avant d’être portée par la suite, à 220 mille mètres cubes par jour.