Dans les coulisses de la diplomatie espagnoles, un sujet revient ces derniers jours avec insistance le royaume du Maroc. Les récents développements diplomatiques de son voisin du sud inquiètent les responsables ibériques qui craignent un raidissement des positions du royaume chérifien sur des sujets comme celui de Sebta et Mellilia, de l’immigration clandestine ainsi que de la lutte contre le grand banditisme.
La cause de cette anxiété qui s’est emparée des dirigeants espagnols se trouve dans le rapprochement à grands pas opéré entre Rabat et Tel-Aviv. La normalisation des relations entre le Maroc et Israël avec son impact diplomatico-économique fait craindre à Madrid une perte d’influence chez son voisin.
Mais c’est l’activisme russe au Maroc qui donne du fil à retordre à l’Espagne. Depuis le début des années 2000, Moscou a renforcé ses relations diplomatiques et économiques avec Rabat. Selon des sources espagnoles, les Russes lorgnent avec grand appétit sur le nouveau complexe portuaire Nador West Med, qui ambitionne de devenir à partir de 2021 le principal hub d’hydrocarbures en Méditerranée occidentale. Les Russes sont déjà de bons clients de divers produits marocains comme l’agriculture, les produits de pêches et envisagent une coopération pointue avec les Marocains dans les domaines de l’énergie, des industries chimiques et de la technologie.
Signe de la solidité des relations entre Rabat et Moscou, le Maroc est devenu le troisième partenaire économique de la Russie en Afrique et le deuxième arabe. Sur le plan diplomatique, la Russie a protesté mollement contre la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.