Le général Saïd Chengriha insiste pour que le président Tebboune rencontre Poutine avant la fin de l’année 2022 

C’est le Chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne, Said Chengriha, qui a beaucoup insisté pour accélérer la planification d’une visite officielle d’Abdelmadjid Tebboune à Moscou afin de rencontrer Vladimir Poutine avant la fin de l’année 2022. Selon nos sources, Said Chengriha a rencontré à plusieurs reprises Abdelmadjid Tebboune au Palais Présidentiel d’El-Mouradia afin de le persuader de l’importance de cette visite à Moscou qui ne fait pas du tout l’unanimité au sein du pouvoir algérien.
Et pour cause, Alger subit d’intenses pressions occidentales notamment américaines pour l’amener à prendre ses distances avec la Russie. Embourbé dans la guerre en Ukraine où il ne cesse de concéder des défaites, Vladimir Poutine est devenu un « ami encombrant » pour le pouvoir algérien. Plusieurs voix se sont élevées au sein du sérail algérien pour réclamer une remise en cause de cette alliance renforcée en 2021 avec Moscou. Dans l’entourage d’Abdelmadjid Tebboune, cette visite à Moscou ne suscite pas de l’enthousiasme car on craint son impact sur les partenaires occidentaux qui pourraient basculer dans une nouvelle forme d’hostilité à l’égard de l’Algérie en soutenant… à titre d’exemple les adversaires géopolitiques du pays dans la région comme le… Maroc. Un nouveau rapprochement d’Alger avec Moscou pourrait provoquer un nouvel alignement occidental sur les positions marocaines qui pourrait compromettre ainsi les équilibres de force au Maghreb.
Plusieurs conseillers de Tebboune sont conscients de ce danger. Le président algérien est lui-même conscient de ce risque et c’est pour cette raison qu’il a beaucoup travaillé pour se réconcilier avec la France, faire les yeux doux à l’Italie et rassurer les Etats-Unis pour se prémunir contre la méfiance grandissante de l’Occident.
Mais pour Chengriha, l’alliance avec la Russie est une priorité nationale car le chef de l’armée algérienne croit savoir que personne ne pourra fournir des armes à l’Algérie à l’exception de Moscou. Aucun fournisseur occidental ne daignera fournir à l’armée algérienne ce qu’elle souhaite pour assurer sa modernisation. Le soutien technique de la Russie demeure ainsi à ses yeux importants et Chengriha négocie en ce moment avec les interlocuteurs russes des méga-commandes qui suscitent une énorme controverse au sein même de l’institution militaire algérienne qui n’est pas du tout convaincue par les bienfaits de l’armement russe notamment à la suite de son inefficacité avérée sur le front ukrainien.

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