Le Maroc a-t-il joué un rôle dans la libération des otages espagnols ?

Lors de la conférence de presse tenue par Alfredo Pérez Rubalcaba, ministre de l’Intérieur espagnol, au siège de l’ambassade espagnole à Rabat une phrase est passée presque inaperçue.


Devant la presse de son pays, le responsable ibérique a tenu à rendre hommage aux services de renseignements marocains pour leur aide dans la libération des deux humanitaires Roque Pascual et Albert Vilalta, enlevés le 29 novembre en Mauritanie et détenus dans le nord du Mali. Quelle est la nature de l’aide fournie par les services chérifiens ? S’agit-il d’une déclaration diplomatique ou d’une réalité sur le terrain ? Le ministre espagnol a refusé d’en dire plus.
Ce qui est sûr, c’est que l’Espagne n’a pas négocié directement avec les ravisseurs affiliés à l’AQMI. C’est Mustapha Chafi, énigmatique conseiller du président burkinabé Blaise Compaoré, qui s’est chargé de mener les pourparlers avec les groupes armés qui détenaient les deux espagnols. Cet homme d’origine mauritanienne et de nationalité libyenne a pu convaincre AQMI de libérer les otages. Il faut dire que le conseiller du président Compaoré n’est pas à son premier fait d’arme. Habitué des zones grises-il a été coordinateur de rébellion ivoirienne- il a un carnet d’adresse considérable et des amitiés là où il faut.
En contrepartie, la Mauritanie à laissé filer dans la nature « Omar le Sahroui », organisateur de l’enlèvement, et une rançon de 10 millions d’Euros aurait été payé au groupe armé qui détenait les otages.
Aujourd’hui, si l’Espagne a pu récupérer ses ressortissants, le Sahel reste en proie à une grande agitation. L’initiative algérienne d’une force armée unifiée constituée par le Niger, le Mali, la Mauritanie et l’Algérie a vécu. La France est en perte de vitesse, incapable de protéger ses citoyens, alors que le Niger, le Mali et la Mauritanie se livrent à des guéguerres insensées. Au même moment, les groupes armées, notamment AQMI, se renforcent et les trafiquants de tout genre ne se cachent plus. Ce qui fait dire aux spécialistes de la région que le pire est certainement encore à venir.

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