« C’est une véritable faillite », se lamente sous couvert d’anonymat un des membres influents du secrétariat général du PJD en évoquant la gestion des grandes villes par les maires de son parti. En effet, depuis quelques mois un vent de fronde se lève au sein de l’opinion publique marocaine à l’encontre des élus islamistes, portés il y a trois ans au firmament par un vote historique.
En septembre 2015, le PJD remporte les principales métropoles du royaume alaouite en plaçant à leurs têtes des maires peu rompus à la gestion de la chose publique. Cette inexpérience s’est fait rapidement sentir. Les problèmes se sont accumulés et les élus islamistes n’ont montré aucune aptitude à répondre aux attentes nombreuses des électeurs.
A Marrakech, Rabat, Casablanca, Fès et Tanger, des quartiers entiers ont sombré dans l’anarchie urbanistique. Le ramassage d’ordures, la gestion des déchets et du transport public sont les principaux points noirs de la gouvernance islamiste. Des défis que le PJD n’a pas su relever et qui préfigurent d’un vote sanction lors des prochaines échéances électorales. « Ils ont mis la barre tellement haut lors de la campagne électorale, qu’on savait qu’ils allaient se prendre un sérieux retour de bâton », ironise un ancien ministre istiqlalien, qui assure que la gestion communale a toujours été le principal défi des partis politiques marocains.