Au début du mois d’août 2006, le général Mohamed Belbachir, patron de la direction de la Sécurité militaire relevant directement du souverain est subitement limogé et la direction pour laquelle il a longuement bataillé dissoute, sans autre forme de procès. Une guerre des généraux aurait eu raison des ambitions de l’un des meilleurs profils marocains du renseignement. C’est alors que le cinquième bureau est rétabli et confié au colonel-major Mohamed Maïche qui provenait de la gendarmerie. Cinq ans après avoir disparu des radars et alors que son nom figurait sur la liste des hauts officiers qui devaient partir à la retraite en décembre 2010, le général Belbachir opère un retour fulgurant sur les devants de la scène. Ainsi, il occuperait désormais les fonctions de conseiller pour les questions du renseignement et de la coordination interarmées auprès de l’inspecteur général de l’armée marocaine, le général Abdelaziz Bennani, que l’on dit très malade. Connu pour son professionnalisme et pour sa sévérité, le général Belbachir tient ainsi une revanche sur l’histoire. Ayant fait le pari d’éradiquer l’islamisme radical au sein des Forces armées royales FAR, il a été confronté à plusieurs grosses affaires, notamment celles des armes subtilisées aux casernes de Aïn Harrouda et de Taza et à l’éclatement du réseau Ansar Al Mahdi qui avait réussi à recruter au sein même de l’armée. A l’époque, on murmurait à Rabat qu’il avait payé sa grande proximité avec le général Hamidou Laânigri- aujourd’hui patron des Forces Auxiliaires- et ennemi juré de deux généraux très influents à savoir le général de corps d’armée Housni Benslimane et le général de corps d’armée Abdelaziz Bennani.