Le courant ne passe plus entre les services de sécurité algériens et les notables Touaregs du Sahara. La guerre en Libye aurait en effet alimenté un véritable trafic d’armes qui s’opère désormais tout au long des frontières algériennes. [onlypaid]
Après avoir fermé les yeux sur cette situation inédite, Alger a pris conscience que le recrutement des mercenaires au Sahel par les dignitaires touaregs dont les services sont généreusement monnayés par le guide Libyen, le colonel Kadhafi, commence à échapper à son contrôle. Et pour cause, les chefs de tribus Touaregs qui avaient également fait allégeance à Alger depuis des années sont aujourd’hui accusés par les services de renseignements Algériens de s’adonner à un business florissant au détriment des intérêts de l’Algérie. Selon des sources militaires algériennes au fait de ce dossier, plusieurs chefs de tribus Touaregs ont convoyé des hommes et des armes du Nord du Mali et du Sud de l’Algérie vers la Libye sans demander au préalable l’autorisation de l’Armée algérienne. En effet, chaque arme qui transite par l’Algérie pour la Libye doit être fichée et contrôlée par les brigades de la sécurité militaire algérienne. Certaines armes sont interdites de transit par le territoire Algérien. Cependant, les chefs militaires algériens des postes frontaliers qui longent la frontière Libyenne ont découvert au début du mois de mars que certains dignitaires Touaregs courtisés et protégés par Alger ont fait passer des hommes et des armes au sud de la Libye en violant le dispositif de surveillance des frontières mis en place par l’armée algérienne. Ce qui a fini par irriter les responsables du DRS. Ces derniers ont tiré la sonnette d’alarme en exigeant l’intervention des autorités politiques pour en finir avec ce traitement de faveur accordé aux « seigneurs » Touaregs. Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia a dû se déplacer jusqu’au sud pour enquêter sur cette situation explosive. Et le verdict n’a pas tardé à être prononcé : Alger a décidé d’exclure de nombreux chefs Touaregs du Conseil des notables avec lequel elle traite à chaque fois pour régler les problèmes de la région. Et le 26 mars dernier, elle le fait savoir aux chancelleries occidentales en montrant à la télévision nationale les images de la rencontre de Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, au siège de son département à Alger, avec ceux qui ont été présentés comme les nouveaux «représentants de la société civile des wilayas du Sud». [/onlypaid]