Les célébrations du cinquantenaire de la révolution algérienne ont fait jusqu’à présent deux premières victimes : l’honneur de l’Algérie et celui du prestigieux quotidien parisien « Le Monde ». Alors que toute l’Algérie réclame la repentance aux Français pour les « crimes commis contre le peuple algérien » pendant les années de la colonisation, le pouvoir à Alger a choisi de se payer un spécial publicitaire, publié mardi dans les colonnes du « Monde ».[onlypaid]
A Alger, la manœuvre n’a trompé personne. Le pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika, incapable de susciter l’engouement populaire autour de l’événement majeur de ces dernières années, a eu recours à un procédé digne des « républiques bananières », peste un ancien ambassadeur algérien à Paris. « Personne n’est dupe ni en Algérie ni en France. C’est un coup qui s’est retourné contre nous. Le président Bouteflika s’est fait interviewer par une agence de communication », continue sur sa lancée le diplomate algérien qui a été également ministre dans les années 1990. Du côté du journal « Le Monde », c’est un tollé général qu’a suscité la publication du dossier à caractère commercial sans que pour autant la direction n’estime nécessaire de mentionner que c’en était un. « Mais qu’est ce que Le Monde est prêt à faire aujourd’hui pour quelques milliers d’Euros », se demande un ancien responsable du quotidien. « Il est vrai qu’un événement de cette taille inscrit dans la mémoire commune des Algériens et des français ne peut pas être traité d’une manière aussi bassement mercantile. Cela décrédibilise « Le Monde » et montre la légèreté des dirigeants algériens », juge un spécialiste des relations franco-algériennes. Il est sûr que ce faux pas aura des conséquences dans les deux pays. Affaire à suivre. [/onlypaid]