Cela devait être le point d’orgue de la communication présidentielle. Juste après l’annonce officielle de la visite du secrétaire d’Etat américain à Alger, qui était prévue pour le dimanche 10 novembre, le palais El Mouradia avait monté dans le plus grand secret une opération de communication. Un grand coup médiatique qui devait convaincre les Algériens de la guérison totale du président Abdelaziz Bouteflika et de son retour définitif aux manettes. L’image qui devait ressortir de l’audience qu’il allait accorder à John Kerry était celle d’un président jovial, en pleine possession de ses moyens physiques et surtout debout sur le perron d’El Mouradia, comme au bon vieux temps. C’est Saïd Bouteflika, qui avec une petite poignée de collaborateurs, avait concocté l’opération dans ses moindres détails. Des kinésithérapeutes ont été ramenés depuis Paris pour prendre en charge le président pendant une semaine. Il fallait travailler la posture et aider Abdelaziz Bouteflika à avoir fière allure. Peine perdue. L’annonce du report de la visite de John Kerry au Maghreb a été une douche glaciale pour le clan présidentiel qui a dû se rabattre sur Lakhdar Ibrahim, lequel n’était pas prévu initialement dans l’agenda du président. Bouteflika, une fois qu’il a réussi à se mettre debout, n’allait surtout pas bouder le plaisir de le montrer au peuple algérien.
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