Rien ne va plus entre le parti islamiste Ennahda et ses anciens alliés les salafistes. Dix jours après le début de l’opération conjointe menée par l’armée et la garde nationale à Jbel Chaambi à la frontière algérienne, [onlypaid]
les relations entre les salafistes et Ennahda ont encore baissé d’un cran. Les leaders salafistes ont multiplié les sorties contre les dirigeants d’Ennahada, les menaçant même de guerre sainte et de révélations fracassantes. Seifeddine Raïes, un des jeunes cheikhs salafistes les plus en vue en Tunisie, a en effet dévoilé que son mouvement Ansar Chariâa détenait des documents compromettants pour les chefs d’Ennahda. D’après des sources bien informées à Tunis, le divorce est aujourd’hui consommé entre les deux parties. Les Salafistes accusent Ennahda de les avoir grugés. La formation de Rached Ghannouchi avait promis au mouvement salafiste de l’intégrer peu à peu dans le jeu politique et de le laisser mener ses campagnes de prédication en toute liberté. Il semblerait qu’après l’attaque contre l’école américaine, Washington ait exercé une forte pression sur le gouvernement de Tunis pour combattre les salafistes, d’autant plus que des preuves font état d’une filière jihadiste supervisée par Abou Iyyadh qui aurait acheminé des combattants au Mali. Le réseau pense récupérer ces jihadistes afin de créer des sanctuaires dans les régions frontalières et dans les maquis, chose qui irriterait les Etats-Unis.[/onlypaid]