L’Espagne cadenasse les frontières du préside de Sebta

Excédées par les flux des migrants sub-sahariens qui assaillent la ville de Sebta, les autorités espagnoles ont décidé un tour de vis supplémentaire pour mieux surveiller et maîtriser les frontières avec le Maroc. Vendredi 13 septembre, le gouvernement local du préside (basé au Maroc) a décidé de fermer, de manière définitive, le passage frontalier de Benzú.

De ce fait, il n’y aura plus de circulation des personnes et des véhicules entre les deux côtés de cette frontière, hormis quelques rares dérogations pour raisons familiales ou encore pour les élèves marocains qui poursuivent leurs études à Sebta. Et c’est une décision qui pénalisera essentiellement les habitants de Belyounech (quelques centaines) qui avaient la permission d’aller et revenir via ce passage frontalier.

Aujourd’hui, et avec cette nouvelle décision, les habitants de Belyounch, comme les autres qui avaient l’habitude d’emprunter ce passage frontalier, n’oint d’autre choix que celui de se diriger vers Tarajal, autre poste frontalier à 14 kilomètres. Les frontières entre Sebta, Melilla et le Maroc suscitent toujours les inquiétudes du Maroc comme de l’Espagne pour les défis sécuritaires et migratoires qu’elles posent. Elle donnent aussi lieu à des polémiques hispano-espagnoles et notamment avec le parti Vox (Extrême droite) qui demande des mesures radicales comme l’érection de murs très hauts sur ces frontières.

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  1. Yas bou 02:38 - septembre 15, 2019

    Je suis à Ceuta pour le moment et je peux vous dire que le passage par la frontière du Tarajal entre Ceuta et Castillejos est devenu un cauchemar pour les habitants des deux villes aussi bien du côté marocain qu’espagnol. J’ai passé la frontière hier soir. À Ceuta, du côté espagnol, une esplanade a été aménagée où les voitures doivent passer dans le meilleur des cas au moins un heure pour pouvoir passer le poste frontière. C’est scandaleux. Il y a des files de plus de 20 voitures qui sont alignées sur plusieurs rangées et qui sont lâchées au compte goutte pour se diriger vers la frontière où il faut encore attendre au moins une heure pour passer de l’autre côté de la frontière marocaine où on continue à remplir un formulaire à la main avec les infos du passeport alors que le passeport biométrique existe. C’est devenu invivable. Il faut passer la journée dans la file pour passer. Et à pieds, il y a près de 2 km à marcher pour passer les deux postes en plein soleil, je vous dis mêmes pas dans quel état on arrive de l’autre côté avec des policiers désagréables qui travaillent de force, ni bonjour ni au revoir. Les habitants de Ceuta sont enragés. Ils n’osent même plus rentrer au Maroc de peur de rester des heures durant dans la file.
    Mon beau frère habite à Ceuta et travaille à Tanger et tous les jours c’est un calvaire pour sortir de Ceuta pour rentrer au Maroc et idem le soir pour rentrer chez lui. Il doit sortir de chez lui à l’aube et rentrer en milieu de nuit pour que ce soit un peu plus calme. Il ne voit donc plus ses enfants pendant la semaine. Nous espérons qu’une solution sera trouvée pour que cette frontière ait des allées spécifiques pour les habitants de Ceuta pour entrer et sortir et ne pas les confondre avec les contre-bandiers, qui viennent en majorité du Centre du Maroc pour gagner une trentaine d’euros en passant 80 kilos de marchandises alimentaires. Le passage de vêtements est interdits maintenant. Cette frontière est le seul moyen de survie pour beaucoup de familles qui n’ont aucun revenu s’ils ne traversent pas cette frontière. Une règle supplémentaire a été instaurée, auparavant hommes et femmes entraient tous les jours sauf le week-end et maintenant il y a deux jours par semaine pour femmes et deux jour pour les hommes. Ils font la file à partir de 12h pour espérer pouvoir rentrer le lendemain à 8h du matin. Ils installent leur chariot de fortune les uns des derrières les autres et s’installent des abris avec des morceaux de tissus pour passer la journée en plein soleil à plus de 25 / 30 degrés en été et la nuit sans accès à des sanitaires. Ils mettent la plupart des couches culottes. J’ai été choquée quand on me l’a dit pour qu’ils ne perdent pas leur place dans la file.