La montée en puissance de Marine Le Pen et du Front national dans les sondages et les élections cantonales a beaucoup surpris Rabat et Alger. Les deux pays ne disposeraient pas de relais au sein de la formation d’extrême droite française, dont la percée est en train de se transformer en un fait politique durable. D’ailleurs, d’après des sources diplomatiques à Paris, aussi bien les Marocains que les Algériens auraient cherché à rentrer en contact avec l’entourage de la présidente du FN pour sonder ses intentions. Jusque-là les deux pays du Maghreb entretenaient des relations très « intimes » avec tout le microcosme politique parisien, des communistes aux souverainistes en passant par les Verts. Le Front national est connu pour avoir eu des relations avec les régimes autoritaires arabes comme celui de Saddam Hussein en Irak ou de Mouammar Kadhafi en Libye. Par contre, on connait peu de relations amicales aux actuels dirigeants du FN au Maghreb et notamment avec l’Algérie et le Maroc qui ont le plus grand nombre d’immigrés en France. En plus, le fait que Marine Le Pen n’ait pas jusque-là révélé ses intentions sur ses relations avec ces deux pays-majeurs pour la politique étrangère de la France- crée un véritable embarras chez les décideurs maghrébins. L’onde de choc des élections françaises de 2012 risque de se propager jusqu’au Maghreb.