Maroc. Comment le président de la Chambre des conseillers, Naam Miyra, a dévoyé la fonction de quatrième personnage de l’Etat

Quand le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb arrive mercredi 20 juillet au siège de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) pour expliquer le chantier de la réforme de la santé, il est accueilli par le secrétaire général de l’organisation syndicale en personne. Les images de cette rencontre choquent en premier lieu les membres de la Chambre des conseillers et plus largement la classe politique marocaine. Et pour cause.

Naam Miyara occupe aujourd’hui la prestigieuse charge de président de la Chambre des Conseillers et est donc le quatrième personnage de l’Etat, mais il est également « Ès-qualités » membre du Conseil de régence. De nouvelles fonctions qui exigent du syndicaliste de prendre de la hauteur et de glisser dans les habits d’un homme d’Etat. Chose que l’ancien lauréat de l’institut agronomique, et qui a fait toute sa carrière professionnelle en tant que chef de service des zones vertes à la Commune urbaine de Laâyoune, a du mal à assimiler.

Dans les salons de Rabat, les «dérapages » du nouveau président de la deuxième chambre exaspèrent. « Ce que l’on attend du président de la Chambre des conseillers, c’est de représenter tous les Marocains et non la branche syndicale d’un parti politique », explique, non sans colère un ancien conseiller avant d’ajouter que « le rôle du président d’une institution comme la deuxième chambre, de par ses fonctions, c’est de représenter l’Etat et ses intérêts. Négocier en tant que syndicaliste rabaisse dangereusement cette fonction ».

Et ce n’est certes pas là le seul faux pas de Naam Miyra. Sa sortie ratée pour défendre Aziz Akhannouch face au Hashtag (dégage Akhannouch) qui envahit les réseaux sociaux a fait jaser. Encore une fois, la casquette du politicien « intéressé » très proche du chef du gouvernement et totalement aligné sur les positions du RNI a pris le dessous sur celle du syndicaliste à l’écoute des attentes populaires et de président tenu par le devoir de réserve.

Mais le pire a été l’incompréhensible rétropédalage opéré par le même Naam Miyra sur le même sujet, deux jours après avoir volé au secours du chef du gouvernement. Après avoir qualifié la campagne virale contre la hausse des prix des carburants de « slogans creux », Miyara a appelé, lors d’une réunion des cadres de l’UGTM à Benslimane, le gouvernement à « arrêter la farce des prix des carburants ». Décidément, les cafouillages à répétition de Naam Miyra décrédibilisent autant la Chambre des conseillers que l’UGTM.

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