Maroc. Dérapage d’Enaam Mayara, président du Sénat marocain : il s’immisce « par effraction » dans un domaine réservé au roi

« C’est le Gaston Lagaffe de la politique marocaine », aime à se moquer de lui ses amis dirigeants du parti l’Istiqlal. Arrivé par pur hasard au poste de quatrième homme de l’Etat marocain, ce syndicaliste, parfait inconnu de la scène politique du royaume jusqu’à sa désignation à la tête de l’UGTM-syndicat maison de l’Istiqlal- à la place de Hamid Chabat s’est révélé être un véritable « serial gaffeur ».

Son dernier dérapage n’a pas fait rire. Loin s’en faut. Enaam Mayara s’est métamorphosé le temps d’une réunion avec les membres de l’organisation des femmes d’Istiqlal, dont il est membre du comité exécutif, en leader de tous les Marocains ordonnant à ceux d’entre eux qui résident en Espagne à se « former en lobby pour aider à défendre la patrie ». Un ton martial digne d’un chef d’Etat « appelant ces concitoyens au devoir sacré de voler au secours de la nation menacée », s’indigne un ancien ministre de l’Istiqlal.

Oubliant son devoir de réserve et omettant que ses déclarations engagent l’Etat marocain, Enaam Mayara a également rappelé qu’un « jour viendra où le pays récupérera les villes occupées de Sebta et Melilla »…et « sans recourir aux armes », a semble-t-il décidé le président de la Chambre des Conseillers.

Cette intrusion d’un haut personnage de l’Etat marocain dans le champ réservé au roi Mohammed VI a soulevé un tollé dans la presse espagnole. Elle a surtout mis dans l’embarras le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et son gouvernement qui multiplient les gestes amicaux envers le Maroc.
La diplomatie marocaine est un domaine réservé de la monarchie comme l’avait rappelé récemment un communiqué du cabinet royal, visant à recadrer une sortie du patron du PJD, Abdelilah Benkirane.

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