Le sempiternel patron du pôle public et PDG de la SNRT est dans la tourmente. Fayçal Laâraïchi, qui est en passe de battre tous les records à la tête de l’audiovisuel public puisqu’il préside à ses destinées depuis une vingtaine d’années, a fait l’objet ces derniers jours de vives critiques de la part de plusieurs sociétés de production et des professionnels du secteur audiovisuel. Il y a une semaine, un des membres de la commission en charge du choix des programmes à produire par les chaînes de la SNRT a démissionné, suscitant des commentaires sur « le mode de fonctionnement et l’impartialité de cette commission » présidée, par ailleurs, par la responsable de la régie publicitaire de la SNRT, Ilham Hraoui. Une aberration totale, selon les professionnels du secteur. A ce propos, certains sites d’informations qui avaient relevés ces dysfonctionnements dans des articles mis en ligne les ont rapidement retirés. Il faut dire que Fayçal Laâraïchi, peu serein ces derniers temps en raison des informations qui le donnent partant très prochainement, est connu pour ne tolérer aucune critique « fut-elle objective », remarque un ancien directeur au sein de la boîte.
En relation avec ses péripéties, une grande majorité des professionnels de la scène médiatique nationale jugent le bilan de Fayçal Laâraïchi très décevant. En effet, ils relèvent qu’en vingt ans de règne, « le big boss » n’a pas su doter la SNRT d’un nouveau siège répondant aux normes internationales en vigueur. Les studios et les bureaux des télévisions et des radios publiques sont éparpillés dans différents bâtiments loués au prix fort et totalement inadaptés aux métiers de l’audiovisuel. Les mêmes observateurs soulignent que la politique de création d’un bouquet de télévisions a été un « grand fiasco ». La plupart des télés de la SNRT sont aujourd’hui une coquille vide avec des taux d’audience confidentiels.
Un triste tableau qui fait dire aux professionnels et à de hauts responsables que, sous le régime Fayçal Laâraïchi, la télévision publique marocaine est devenue squelettique ne remplissant ni sa « mission d’information ni de socialisation et encore moins de divertissement ». Pour ce qui est d’être un bouclier médiatique pour l’Etat, il y a loin de la coupe aux lèvres.