Neo, la première voiture marocaine n’est finalement qu’une pâle copie de la Wallyscar tunisienne

Annoncée en grande pompe par Ryad Mezzour, ministre marocain de l’Industrie. Encensée par une certaine presse, la voiture à 100% marocaine s’est révélée finalement être une très pâle copie de la Wallyscar fabriquée en Tunisie.

En effet, le modèle chevauché fièrement, en Une du magazine casablancais TelQuel, par Nassim Belkhayat, l’un des deux cofondateurs avec Mehdi Bensaid, actuel ministre marocain de la Culture, ressemble comme deux gouttes d’eau à l’Iris, modèle commercialisé à partir de 2017 par le tunisien Wallyscar.

D’après les observations de plusieurs spécialistes de l’automobile, la voiture arborée par Nassim Belkhayat en Une de TelQuel ne peut même pas être un prototype. La finition extérieure demeure rudimentaire. « D’après ce que l’on a vu, il faudrait encire plusieurs mois voire des années pour arriver au stade de la production industrielle », explique un industriel qui dirige un équipementier international installé au Maroc.

D’ailleurs si l’on se réfère à l’expérience tunisienne lancée en 2005 par les frères Zied et Omar Guiga, il a fallu attendre l’année 2008 pour pouvoir commercialiser le premier modèle. Les ventes annuelles n’ont jamais dépassé les 800 voitures en année de pointe et chutant parfois jusqu’à 15 voitures.

Plusieurs questions se posent donc sur le sérieux du projet marocain et surtout sur sa viabilité. Et les annonces faites par Nassim Belkhayat ne rassurent pas du tout. Comment peut-on affirmer que les ventes se feront d’une manière digitale ? Comment peut-on faire l’économie de showrooms et de concessionnaires pour les services après-vente ? Quel projet de fabrication d’automobile peut démarrer avec quelques dizaines de millions de dirhams ? Comment un avocat (Nassim Belkhayat) et un juriste (Mehdi Bensaid) peuvent-ils s’autoproclamer constructeur automobile alors qu’ils n’ont aucune expérience dans le domaine ?

Finalement comment Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie, qui a affaire quotidiennement aux grands industriels mondiaux de l’automobile se laisse-t-il berner aussi facilement par un projet aussi « bancal » qu’est la Neo imaginée par néophytes ?

La réponse devrait être apportée par le « reveal » de la Neo annoncée par fin avril prochain.

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