La courbe de popularité de Béji Caïd Essebssi auprès des Tunisiens commence à inquiéter fortement l’état-major d’Ennahda. Il faut dire que les sorties réussies dans les médias nationaux du patron de Nidaa Tounes sont très appréciées par l’opinion publique tunisienne. [onlypaid]
D’après des sources bien informées à Tunis, les dirigeants islamistes prennent très au sérieux les chances électorales de la coalition de partis politiques menée par Nidaa Tounes. « Le parti de Béji Caïd Essebssi est le représentant de cette classe de Tunisiens qui a participé aux affaires sous Bourguiba et sous Ben Ali sans être pour autant corrompue », affirme un ancien diplomate tunisien. « La troïka au pouvoir a marginalisé beaucoup de monde, notamment des milliers de cadres compétents qui faisaient la fierté de la Tunisie et qui se sont retrouvés du jour au lendemain jetés aux orties », persiste notre source. Béji Caïd Essebssi a l’avantage de dire clairement aux Tunisiens que la nouvelle Tunisie ne peut pas se faire sans des centaines de milliers de ses enfants, juste parce qu’ils participaient à faire tourner le pays sous la dictature, sans en partager les convictions. Si on ajoute à ceux-là les laïcs, les démocrates et les déçus de la gestion de l’Etat par la troïka, cela fait un socle électoral solide qui pourrait contrebalancer Ennahda. D’ailleurs, Rached Ghannouchi aurait fait quelques tentatives afin d’ouvrir le dialogue avec Caïd Essebssi. Affaire à suivre. [/onlypaid]