Dimanche soir, Anas Sefrioui est chez lui fulminant de rage. Il vient d’apprendre qu’il fera
la Une du lundi matin du quotidien les Echos.
Le journal casablancais revient sur une sombre histoire de commissions touchées par une société d’Anas Sefrioui sur les ventes du groupe Addoha.
Une affaire quia été devant la justice et dans laquelle, le président du plus grand groupe immobilier au Maroc a perdu en première instance avant de redresser la barre en appel. Le dossier tel qu’il est présenté nuit à la réputation de magnat de l’immobilier. Le coup est rude, surtout quelques semaines après une augmentation de capital et alors que l’action Addoha n’en finit pas de dévisser à la bourse.
L’état-major de Sefrioui passe en revue toutes les options possibles. Poursuivre les Echos en justice pour diffamation est privilégié. Le prestigieux avocat d’affaires Ali Kettani est consulté. Tard dans la soirée, Sefrioui a un entretien téléphonique avec Moulay Hafid Elalamy, propriétaire des Echos. Rendez-vous est pris pour le lendemain matin au siège du groupe Saham. A 9 H du matin, Anas Sefrioui s’y rend accompagné de maître Kettani. Il exige des explications et réclame la suspension de la publication de la suite de l’affaire qui devait intervenir mardi. Face aux protestations d’Anas Sefrioui, l’ancien patron de la CGEM reste imperturbable. Il affirme à son interlocuteur que tout propriétaire qu’il est du journal, il n’intervient jamais dans la ligne éditoriale. Le refus est poli, mais ferme.
Tout le long de la journée du lundi, les réactions s’enchainent. Le microcosme casablancais est sens dessus- dessous. Chacun y va de sa petite phrase assassine pour commenter le dossier paru dans Les Echos. En début d’après-midi, l’option de traduire le quotidien en justice est écartée. Moulay Hafid Elalamy contacte Sefrioui et lui donne rendez-vous pour le mardi matin. Les deux hommes se sont vus pour une ultime explication en présence de maître Ali Kettani et Samir Chaouki, directeur de publication des Echos…Affaire à suivre.