C’est le branle-bas de combat au sein du CNT libyen. Les ressources se sont raréfiées et les dépenses ont augmentées de manière inquiétante, poussant les nouveaux maîtres de Tripoli à chercher désespérément à récupérer le trésor de Mouammar Kadhafi. Dans un premier temps ils croyaient mettre la main dessus en appréhendant Seif El Islam, mais ce dernier ne disposait plus que de quelques centaines de milliers de dollars lorsque les combattants du CNT l’ont pris dans le désert. Une autre lueur d’espoir est apparue avec l’arrestation en Mauritanie du colonel Abdallah Senoussi il y a quelques semaines. Elle ne fut que de courte durée. Les autorités mauritaniennes ne semblent pas pressées de l’extrader vers Tripoli, d’autant plus que certains initiés n’hésitent pas à affirmer que les autorités de Nouakchott ambitionnent de récupérer une partie du pactole exfiltré par Senoussi, qui avoisinerait le milliard de dollars et dont une partie aurait déjà été versée par l’homme aux combattants du MNLA qui ont assuré sa sortie de la Libye vers le Niger et puis le Mali. Quant aux fameux comptes numérotés à l’étranger dont l’ancien patron des services de Kadhafi serait le seul à avoir les codes, il semblerait qu’ils constituent aujourd’hui l’assurance vie de Senoussi, qui ne les donnera qu’une fois rassuré sur son sort. Reste donc au CNT à mettre la main sur Béchir Salah Béchir, fidèle parmi les fidèles de Mouammar Kadhafi et considéré comme l’un de ses banquiers. Ancien directeur de cabinet du guide la révolution et dernier patron connu de la Libya Africa Investment Portfolio, il serait en mesure de disposer de quelques 7 milliards de dollars à travers un jeu d’écritures et d’investissements croisés dans l’hôtellerie et dans certaines places Off Shore. De sources françaises, Béchir Salah Béchir aurait été un Honorable Correspondant des occidentaux et notamment des Français, étant l’un des rares francophones autour de Kadhafi et sa femme ayant la double nationalité. Fait curieux, Béchir a été informé quelques heures auparavant de l’opération menée par les combattants du CNT contre Tripoli. Il aurait alors été exfiltré vers le Niger où il a séjourné quelques semaines avant de partir en France à l’aide d’un passeport diplomatique nigérien. Alerté par la presse et des fuites, le CNT demande alors à Paris de l’extrader. Le gouvernement de François Fillon nie savoir où il se trouve. En réalité, l’hôte encombrant aurait rebroussé chemin vers Niamey avant de passer par N’djamena et de s’établir enfin à Doha, au Qatar, où il serait en train de couler des jours heureux.