A la veille du premier tour des élections présidentielles françaises, le 22 avril dernier, un lobbyiste algérien de passage à Paris cherchait désespérément à joindre Faouzi Lamdaoui, homme clé du dispositif électoral de François Hollande. [onlypaid]
Les efforts du missi dominici algérien sont restés vains. Le candidat socialiste, aujourd’hui élu président de la république française, avait en effet interdit à son équipe de campagne tout contact avec les envoyés des pays étrangers. La seule exception concernait bien sûr la chancelière allemande Angela Merkel, dont les collaborateurs ont rencontré à plusieurs reprises ceux de François Hollande, notamment entre les deux tours. Pour ce qui est des pays du Maghreb, la tâche a été dévolue à l’appareil du parti. C’est donc Martine Aubry et Laurent Fabius qui ont multiplié les contacts avec les dirigeants maghrébins afin de les rassurer quant à la politique qu’entend mener le candidat socialiste s’il venait à être élu. A l’approche du dimanche 6 mai, avec des sondages unanimes à donner François Hollande gagnant, les capitales maghrébines ont fait fonctionner leurs réseaux parisiens afin de sonder les intentions du corrézien. Aujourd’hui, alors que François Hollande s’apprête à prendre ses fonctions de président de la France, l’Algérie se rassure en sachant qu’il aura un contact direct avec le nouveau président à travers Faouzi Lamdaoui, Razzi Hammadi et surtout Laurent Fabius qui garde beaucoup d’amitiés à Alger. A Tunis, le président Moncef Marzouki cultive énormément de « bons amis » au sein du parti socialiste et qui l’avaient toujours soutenu lors de son exil français. Même sentiment à Rabat où Martine Aubry constitue une véritable garantie pour les relations entre le royaume chérifien et le PS. Mais Rabat a une autre carte dans son jeu. Il s’agit de la jeune et prometteuse Najat Vallaud-Belkacem, étoile montante des socialistes, qui se prévaut d’un carnet d’adresse assez bien fourni et de relations solides dans la capitale marocaine. C’est dire que même si François Hollande demeure très peu connu dans les capitales maghrébines, celle-ci s’inquiètent peu de l’avenir des relations entre elles et Paris. Chacune des capitales maghrébines peut se prévaloir de « solides appuis » dans l’entourage du nouveau président. « Contrairement à ce qu’on pense, ce sont les gouvernements islamistes maghrébins qui constituent une nouveauté, Hollande lui il était là depuis une trentaine d’années », fait remarquer, non sans malice, un diplomate français en poste dans une capitale du Maghreb. [/onlypaid]