Question du Sahara : mais quelle mouche a piqué donc M. Borrell i Fontelles ?

En 2008, le diplomate hollandais Peter van Walsum avait osé clamer tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Il avait affirmé que l’indépendance du Sahara dit occidental, n’était pas une option réaliste ! Quelques mois plus tard, il avait été « démissionné » par Ban Ki Moon de son poste d’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU au Sahara. Le 20 août dernier, le roi Mohammed VI a rappelé une nouvelle fois que la marocanité du territoire, contestée par l’Algérie et le Front Polisario, n’était pas négociable. En passant, le souverain n’a pas manqué de signaler aux « partenaires traditionnels et nouveaux » du Maroc, leurs responsabilités vis-à-vis d’un pays qui est resté droit dans ses bottes depuis 1975, en dépit du fameux caillou de feu Houari Boumedienne.

Tout un chacun a bien compris que Paris et Tel-Aviv se sont reconnus – sans difficulté aucune – dans les allusions à peine voilées du roi. Mais, la petite surprise nous est venue (une fois encore ?) de notre voisin éternel du nord.

Le sieur Josep Borrell i Fontelles, ancien baron du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) et diplomate en chef de l’Union Européenne, a cru bon de parler au nom et de l’Europe et de l’Espagne – son pays natal – pour nous rappeler que la solution au conflit du Sahara passe par «la tenue d’une consultation, afin que ce soit le peuple sahraoui qui décide de son avenir » !

Et pourquoi pas « le peuple saharien » pendant qu’on y est ? Ainsi, cette consultation concernera des dizaines de millions de personnes et un territoire de neuf millions de kilomètre carrés, qui s’étend de l’océan Atlantique à la mer Rouge.

Mais, trêve de plaisanterie ! Le sieur Josep Borell i Fontelles a raté une occasion estivale de se taire. A moins qu’il ait encore des visées non avouées pour déstabiliser le gouvernement de son camarade socialiste Pedro Sanchez. Qui sait ? L’Histoire nous apprend que l’âge, avec ou sans les symptômes d’une sénilité avancée, n’ont jamais freiné les ambitions politiques les plus inavouables.

Cela dit, la question reste posée : quelle mouche a piqué donc ce socialiste catalan, d’un naturel plutôt affable, et qui est sensé bien connaître le Maroc et les Marocains !?

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