L’annonce, vendredi 29 juillet, par le président du conseil espagnol José Luis Rodriguez Zapatero de la tenue d’élections législatives anticipées le 20 novembre prochain en a surpris plus d’un. [onlypaid]
Alors que Le Partido Popular (PP), dans l’opposition depuis 8 ans, pressait le gouvernement de démissionner et de convoquer une votation pour mettre fin à la plus grave crise économique et sociale que traverse l’Espagne depuis l’instauration de la démocratie, Zapatero semblait tenir bon et vouloir aller jusqu’en mars 2012. Le président du conseil espagnol misait sur l’embellie économique qui se profilait à l’horizon après deux années très difficiles. Un sondage de l’institut public CIC ne donnait plus, en début de semaine dernière, que 7 points d’avance à Mariano Rajoy et au PP au lieu de 10 points auparavant. Mais la donne a subitement changé lors de la réunion d’urgence des instances du PSOE, tenue le jeudi 28 juillet dans la soirée. D’après les sources de Maghreb-intelligence, c’est l’ancien ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, le poids lourd du PSOE choisi par son parti pour affronter le PP, qui a forcé la main à Zapatero lors de cette réunion houleuse. Devant le refus catégorique du président du Conseil, Rubalcaba aurait même menacé d’appeler à une réunion extraordinaire du PSOE afin de mettre en minorité José Luis Zapatero, à la tête du gouvernement depuis mars 2004. Enfin de compte, ce dernier a dû abdiquer et convoquer des élections anticipées pour le 20 novembre. Cette annonce a constitué une surprise pour beaucoup de pays de la région, notamment pour le Maroc. Rabat aurait été vexée de ne pas être mise au courant de la décision d’avancer les élections avant la déclaration officielle de Zapatero, considéré pourtant comme un allié indéfectible par le royaume chérifien. Les autorités à Rabat redoutent en effet l’arrivée au pouvoir à Madrid d’un PP résolument hostile au Maroc. Mariano Rajoy, en 8 années d’opposition, n’a jamais mis les pieds à Rabat et multiplié les actions et déclarations provocatrices à l’encontre du voisin du sud. Si le dernier sondage réalisé dimanche 31 juillet par Metroscopia et qui donne 44, 8 % d’intentions de vote pour le PP venait à se concrétiser, les relations maroco-espagnoles devraient connaître des jours très sombres. [/onlypaid]