« Dans les révolutions, il y a deux sortes de gens : ceux qui les font et ceux qui en profitent ». Cette citation de Napoléon Bonaparte s’applique parfaitement sur la situation actuelle qui prévaut en Algérie. Dans les rues, des chômeurs et des jeunes algériens avides de liberté manifestent, brisent le mur de la peur et affrontent l’arbitraire. Et à l’étranger, dans les doux salons de Genève et Londres ou Paris, les activistes du mouvement Rachad tentent de surfer sur la vague pour récupérer politiquement cette colère populaire et l’instrumentaliser au service de leurs intérêts, leur vision idéologique.
A Paris, force a été de constater que les rassemblements organisés contre le 5e mandat sur la Place de la République ont été largement infiltrés par les militants de Rachad qui ont voulu s’approprier la parole lors de ces rassemblements tout en excluant d’autres militants sincères mais qui ne partagent pas leur vision islamiste. En effet, le mouvement Rachad a été créé par les résidus du FIS, le parti islamiste dissout au début des années 90 en Algérie. En Europe, les réseaux de l’ex-FIS ont créé ce mouvement pour tenter de soutenir un soulèvement populaire en Algérie depuis l’étranger. Doté d’une ONG à Genève et de plusieurs relais à Londres et Paris, ce mouvement a longtemps essayé de faire croire aux Algériens qu’il est un mouvement islamiste light et pacifique. Ses figures emblématiques comme Larbi Zitout ou Mourad Dhina ont des positions très controversées à propos des crimes abominables commises par les milices islamistes au cours des années 90. D’autre part, la proximité de ce mouvement avec le lobby qatari a suscité le malaise au sein de la diaspora algérienne.
Aujourd’hui, le forcing de Rachad au sein de ces manifestations contre le 5e mandat commence à inquiéter les activistes algériens. Ces derniers veulent conserver le caractère indépendant et citoyen de cette révolte populaire. L’ingérence des membres de Rachad dans l’organisation et la conduite de ces manifestations indique qu’un plan de récupération a été soigneusement étudié. Durant des années, les éléments de Rachad n’ont jamais réussi à mobiliser les Algériens. Ses leaders ont inondé l’Algérie par des informations fantaisistes ou des rumeurs infondées. Les Algériens n’ont jamais pris au sérieux leur combat. Désormais, RACHAD ne veut pas rater le train et espère surfer sur la vague pour prendre un part au gâteau du changement. Dieu merci, les Algériens ne sont pas dupes…
