Réconciliation arabe avec la Syrie : les Emirats ont volé la vedette à Alger

Encore un nouveau quiproquo entre Alger et Abu Dhabi. Les autorités algériennes accusent dans les coulisses les Emirats d’avoir orchestré un véritabl torpillage du plan algérien qui devait permettre une réconciliation de la Syrie de Bachar Al-Assad avec les autres pays de la ligue Arabe.

En effet, le 18 mars dernier, le président syrien Bachar al-Assad, allié de l’Iran et du Hezbollah libanais, a été reçu avec les honneurs aux Émirats arabes unis, qui ont récemment normalisé leurs relations avec Israël, pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011. Alger a découvert avec stupéfaction cette visite d’autant plus que personne ne l’avait mise au courant de la préparation de cette visite surprise. Abu Dhabi a organisé ce déplacement conjointement avec Moscou. Or, le traditionnel allié russe de l’Algérie n’a pas jugé utile d’associer Alger qui espérait superviser la réconciliation de la Syrie avec les pays arabes lors du prochain Sommet de la ligue Arabe à Alger prévu officiellement le 1er Novembre 2022.

Le premier déplacement du président syrien dans un pays arabe était prévu à cette date-là et c’est seulement à Alger que le dictateur syrien devait être officiellement réhabilité grâce aux efforts de la diplomatie algérienne appuyée par les partenaires russes, les protecteurs du dictateur syrien avec les Mollahs de Téhéran.

A la surprise générale, Abu Dhabi s’est rapprochée beaucoup de Moscou pour nouer une alliance secrète qui a abouti à une première réhabilitation de Bachar Al-Assad. Alger a été prise de court et se sent aujourd’hui « poignardée » dans le dos car elle n’a pas été associée à ce processus de négociations secrètes ni par Moscou ni par Damas. Un véritable désaveu qui a fortement suscité la colère des dirigeants algériens.

L’autre risque pour Alger est d’assister à la mise à l’écart de la diplomatie algérienne dans les pourparlers entre les pays de la ligue arabe et l’Iran. Bachar Al-Assad est en train de devenir l’intermédiaire attitré entre Téhéran et Abu Dhabi, chef de file des pays arabes hostiles à l’Iran. Une nouvelle configuration est en train de naître dans la région et l’Algérie se pose plus que jamais des questions sur la pertinence de son positionnement actuel.

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