Le diagnostic est connu depuis belle lurette. Le système des retraites au Maroc est largement défaillant, et il courre tout droit à la catastrophe. Pour limiter les dégâts, la Cour des comptes propose une série de mesures correctives. L’instance présidée par Driss Jettou a listé les objectifs stratégiques, dont la nécessité de mettre en place un pôle public, capable d’assurer la convergence des systèmes vers un seul régime viable et pérenne. Cela doit s’accompagner de l’unification des règles de liquidation des pensions dans l’ensemble du secteur public. La tarification des prestations doit aussi prendre en compte l’évolution démographique, sociale et économique du pays. A cela s’ajoute l’importance de la création de mécanismes de pilotage capables de remédier aux sources de déséquilibre au moment opportun. La réussite de cette réforme est liée à une série de pré-requis, selon le dernier rapport de la Cour des comptes. Il s’agit notamment de la nécessité de lancer un dialogue élargi, impliquant toutes les parties prenantes. L’implémentation de cette réforme doit se faire dans une logique de progressivité, selon une feuille de route claire. Deux conditions sont indispensables, selon Driss Jettou, préserver les droits acquis avant la mise en œuvre de la réforme et préserver le pouvoir d’achat des couches sociales vulnérables.