Pour faire face au plan de licenciement économique initié par la direction de la Royal Air Maroc, l’Association Marocaine des Pilotes de Ligne (AMPL) n’a pas hésité à demander au Syndicat des Pilotes de Ligne Algériens et à l’Association des Pilotes de Ligne Sud-Africains de lui venir en aide. Ces dernières se sont empressées de d’apostropher par écrit Hamid Addou, PDG de la RAM afin de lui signifier leur solidarité avec l’AMPL et lui demander de surseoir au licenciement des 65 pilotes concernés par le dégraissement.
La démarche de l’Association Marocaine des Pilotes de Ligne (AMPL) auprès de ses collègues algérienne et sud-africaine a mis les autorités marocaines dans l’embarras. Le recours à des syndicats de pilotes de pays, diplomatiquement hostiles aux intérêts nationaux marocains, n’a pas été au goût des autorités chérifiennes, notamment de la part de salariés d’une compagnie qui fait partie des emblèmes de a souveraineté du pays. « Demander à des associations de pays tiers qui plus est sont connus pour leurs positions résolument anti-marocaines est une erreur impardonnable », souligne un dirigeant syndicaliste. D’autant plus que le plan de licenciement économique s’est fait dans le respect total de l’article 66 du code du travail. Les indemnités prévues pour les 65 pilotes licenciés varient entre 400 mille à 600 mille euros pour chaque pilote concerné par ce plan. Un joli pactole que l’écrasante majorité des salariés marocains trouve indécent.
Rappelons que la direction de la RAM avait dans un premier temps proposé à ses pilotes une baisse de leurs salaires, qui se situent dans une fourchette de 4500 euros/mois pour un copilote à 14.500 euros pour un commandant de bord. L’AMPL avait alors catégoriquement refusé toute réduction des salaires des pilotes au moment où la compagnie subissait une perte de chiffre d’affaires de l’ordre de 5 million d’euros par jour, causée par la crise du Covid-19.