Tebboune a donné ses ordres à une banque publique pour financer 70 % d’un marché offert aux chinois

Pour rassurer et séduire les investisseurs chinois qui ont déserté le pays depuis la crise politique de 2019, l’Algérie est prête à tout, absolument à tout. Et le président algérien Abdelmadjid Tebboune vient de le démontrer en instruisant, a-t-on pu apprendre de plusieurs sources concordantes, une importante banque étatique algérienne, à savoir la banque publique BNA (Banque nationale d’Algérie), de financier à hauteur de 70% un important marché de 520 millions de dollars USD qui a été accordé à deux sociétés chinoises par la compagnie algérienne des hydrocarbures Sonatrach.

Il s’agit du projet de réalisation d’installations de production de Methyl Tert- Butyl Ether « MTBE » dans la zone industrielle d’Arzew dans l’ouest du pays. Ce sont les deux sociétés chinoises CNTIC/LPEC qui ont été sélectionnées dans des conditions troublantes pour la construction de cette nouvelle installation pétrolière à Arzew près d’Oran. Et pour cause, les sociétés chinoises n’ont jamais pu s’imposer dans le marché des hydrocarbures des pays pétroliers ou gaziers. Pour la première fois en Algérie, des sociétés chinoises sont privilégiées pour un grand projet pétrochimique. C’est un tournant décisif qui démontre la volonté du nouveau régime algérien de convaincre à tout prix les entreprises chinoises de revenir dans le pays après une désaffection qui dure depuis 2019. Depuis la chute du régime Bouteflika, partenaire stratégique de Pékin, les opérateurs chinois sont de moins en moins présents en Algérie.

Pour les réconcilier avec l’Algérie, le président Tebboune a ordonné de sortir la « grosse artillerie », à savoir leur confier les plus importants méga-projets du pays. Mais comme Sonatrach manque d’argent pour financer ces projets puisque ses caisses ont été sérieusement entamées en 2020 et 2021 à cause de la crise née dans le sillage de la pandémie de la COVID-19, la BNA a été contrainte par la présidence algérienne de sortir le chéquier pour financer le marché généreusement offert aux chinois. Cette option n’a pas manqué de faire grincer des dents à Alger où de nombreuses voix se sont élevées contre cette décision qualifiée d’insensée. Au lieu d’attirer des investisseurs étrangers qui injectent de l’argent dans les caisses du pays, l’Algérie utilise son propre argent, en plein contexte de crise économique, pour financer des marchés accordés aux… chinois.

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