A la veille d’un vendredi qui s’annonce historique et décisif à tous points de vue, ce jeudi 14 mars a été une véritable gifle pour le pouvoir en place à Alger. La feuille de route proposée lundi dernier par le président Bouteflika, largement chahuté dans la rue, a fait long feu. En manque de relais au sein de l’opinion publique, les propositions de sortie de crise ont subi des tirs de toutes parts. Les mauvaises prestations devant les médias d’un Noureddine Bedoui trop timoré et d’un Ramartane Lamamra très condescendant ont fini par attiser la grogne et alimenté encore plus la contestation populaire. Ainsi, les élèves, les étudiants, les professeurs, les avocats, les magistrats et les syndicalistes ont tous affiché leur mécontentement face à « la ruse » imaginé par le clan présidentiel. D’ailleurs, aussi bien le message du président Bouteflika que les déclarations du premier ministre et du vice-premier ministre ont été jugé « hors sujet » par de larges frange de la société algérienne. Même les ultras et les supporters des deux clubs phares de la capitale Alger ont choisi de bouder le derby qui s’est joué ce jeudi au stade du 5 juillet et ce pour éviter tout éventuel débordement, qui aurait pu servir d’alibi pour des actions de répression. La fin de cette journée de jeudi sonne donc comme le crépuscule de tout un système qui n’a pas u être à l’écoute de la société.