Un mois après le gel des activités parlementaires et l’éjection du chef du gouvernement, Hichem Mechichi, le chef de l’État, Kaïs Saïed, dirige la Tunisie de main ferme et attise les interrogations.
Six organisations nationales sont montées au front pour appeler, via un communiqué commun, à organiser un débat national avec la participation de la société civile et des forces démocratiques.
Pour le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et les cinq autres organisations signataires, les bonnes intentions du président Saïed sont insuffisantes pour construire un projet national.
Les interdictions de voyage, souvent arbitraires, la nomination au ministère de l’Intérieur de hauts cadres poursuivis en justice et les restrictions d’accès à l’information ont été pointées du doigt.
Enseignante universitaire spécialiste en droit constitutionnel, Salsabil Klibi a souligné que l’état d’exception relatif à l’article 80 était plus dangereux pour les droits et les libertés que l’état d’urgence.
Dans ce contexte, Amnesty International a également rendu public un communiqué où elle exige la levée des interdictions de voyage, à la fois provisoires et “abusives”, imposées – “sans aucune justification judiciaire” – contre 23 hauts responsables de l’État et 21 membres de leurs familles.
De son côté, la centrale syndicale appelle à mettre fin à l’état d’exception et prône la mise en place, en urgence, d’un gouvernement de salut national restreint pour préserver la stabilité de la Tunisie.
Pendant ce temps, Kaïs Saïed, toujours aussi imprévisible, joue aux étrangleurs ottomans avec son ennemi islamiste, Rached Ghannouchi, bricole au sommet de l’État et dicte sa propre loi.
Quelles organisations nationales ? Ce sont plutôt des groupes qui travaillent pour la solde de quelques partis et hommes d’affaires véreux.