Affaire Merah : Y-a-t-il eu beaucoup de ratages ?

Il était 11 heures et demie, heure française quand Mohamed Merah cloîtré depuis 32 heures dans son appartement de Toulouse, trouve la mort suite à l’assaut lancé par les policiers du RAID. Le siège paraissait de plus en plus interminable et le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, multipliait les sorties contradictoires. Mohamed Merah, ressortissant français d’origine algérienne, avait tué des militaires coup sur coup à Toulouse et Montauban avant de perpétrer un véritable massacre le lundi matin dans une école juive, faisant 4 victimes. Aujourd’hui, alors que le principal concerné est mort, beaucoup de questions demeurent sans réponses. Comment un jeune français d’origine maghrébine qui a frayé avec la mouvance Jihadiste et qui a effectué des séjours au Pakistan et en Afghanistan n’a pas été appréhendé avant qu’il ne passe à l’acte ? Comment a-t-il pu frapper une première fois en toute impunité avant de récidiver une deuxième fois et une troisième fois à quelques jours d’intervalles sans qu’il n’éveille pour autant les soupçons des enquêteurs ? Comment a-t-il pu opérer et se replier tout en continuant à narguer la police ? Et les observateurs se demandent également comment Mohamed Merah, qui a priori aurait du être sous la surveillance des services de renseignement français depuis ses deux séjours en Afghanistan -fiché depuis 2011 par la DCRI-, a-t-il pu amasser un arsenal de guerre aussi impressionnant et le stocker dans son petit appartement ? Jusque-là, à part le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé qui a évoqué dès jeudi matin une « faille dans le renseignement », toute la classe politique française a choisi d’apparaître solidaire et parlant d’une même voix. Cela dit, si des questions se posent concernant la manière dont Mohamed Merah a échappé à la surveillance, d’autres questions risquent d’être soulevées par les spécialistes de la sécurité après l’intervention du RAID.

Selon un ancien membre du GIGN, la décision politique a alourdi l’action du RAID. Il se demande d’ailleurs, pourquoi avoir pris tout ce temps -32 heures- avant de donner l’assaut final ? Et pourquoi cela ne s’est-il pas fait durant la nuit ou aux premières heures du matin où les éléments du RAID avaient un avantage certain sur Mohamed Merah ? Beaucoup de questions qui attendront probablement la fin de la campagne électorale pour trouver une réponse.