La justice suisse assène un coup dur à la Libye

La guéguerre qui oppose la Suisse à l’équipe dirigeante libyenne de Kadhafi, depuis l’éclatement en 2008 de l’affaire d’Hannibal Kadhafi avec ses serveurs tunisien et marocain, ne semble présenter aucun signe d’apaisement. Bien au contraire, chacune des deux parties qui sont sur le pied de guerre, n’attend que le moment opportun pour asséner un coup à l’autre partie et prendre ainsi sa revanche.

Cette fois-ci, la Suisse a livré sa bataille contre la Libye sur le champ économique. La passe d’armes a eu lieu devant les tribunaux genevois où la Grande Jamahiriya libyenne a subi un cuisant revers. Une cour genevoise a récemment confirmé le séquestre de 7,5 millions de francs suisses, soit quelque 6 millions d’Euros, appartenant à des fonds souverains de la Jamahiriya libyenne. Une petite société suisse de haute technologie, dont l’identité n’a pas été révélée par peur de représailles, a fait séquestrer au moins 11,6 millions de francs appartenant aux entités libyennes Libyan Investment Authority, Libya Africa Investment Portfolio et Oilinvest. La société suisse qui s’activait en Libye, se dit victime de l’embargo économique décrété par Tripoli contre les opérateurs et intérêts de la Confédération suisse. Elle réclame au régime de Tripoli des impayés et des indemnités pour rupture de contrat, soit un dédommagement de 7,5 millions de francs. La Cour de justice, ultime instance de recours au niveau du canton suisse de Genève, a confirmé le séquestre de quelque 7,5 millions de francs appartenant au fonds souverain libyen dirigé par Bachir Saleh Bachir, chef de cabinet du guide libyen, le colonel Mouammar Kadhafi. Il s’agit du fonds Libya Africa Investment Portfolio qui dispose d’un capital de 5 milliards de dollars en cash, auquel s’ajoute un portefeuille d’actifs évalués à 3 milliards de dollars. Le fonds d’investissement libyen comprend plusieurs sociétés, dont la LAICO, Afriqiya, Oil Libya et la Banque Saharo-sahélienne de développement, dont la Libye détient 51% du capital à côté d’autres pays africains ainsi que l’opérateur des télécommunications LAP Green Network. La structure libyenne se place au premier rang des fonds dédiés à l’Afrique. Face à cette affaire judiciaire, la Jamahiriya de Kadhafi ne va certainement pas rester les bras croisés. L’équipe du colonel Kadhafi serait surement déjà en train de préparer sa revanche.

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