L’offensive médiatique d’Abdelmadjid Tebboune, prélude du lancement d’un nouveau parti présidentiel

Sur le front médiatique, le président Abdelmadjid Tebboune ne chôme pas. Il alterne les sorties médiatiques aussi bien sur le plan national qu’international et délivre des messages rassurants à l’adresse à la fois du Hirak et de l’armée. S’il affirme à travers RT Russia que c’est le peuple, à travers le Hirak, qui a sauvé l’Algérie en manifestant et dénonçant les pratiques mafieuses du régime d’Abdelaziz Bouteflika, il rend également hommage à l’armée qui a su accompagner et soutenir le mouvement populaire. D’ailleurs, Tebboune n’hésite pas à mettre en avant « la communion entre le peuple et l’armée », en décrétant le 22 février journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie. Un intitulé creux qui « frise le ridicule et rappelle les pires années de la propagande FLN », peste un ancien ministre, qui demeure proche des cénacles du pouvoir.

Mais qu’est ce qui se cache derrière cette offensive médiatique d’Abdelmadjid Tebboune ? Selon une source bien informée à Alger, si le pouvoir algérien a en ligne de mire le changement de la constitution qui devrait intervenir avant l’été prochain, c’est la constitution d’un front présidentiel, qui devrait entrer en compétition lors des prochaines élections législatives et locales, qui constitue aujourd’hui un grand défi.

En effet, l’actuel pouvoir s’est vite rendu compte de fin du FLN et du RND, devenus totalement inaudibles et donc inutiles. L’armée, qui compte les désactiver bientôt, sait pertinemment que cette fois-ci la date de péremption des deux « partis du pouvoir » a définitivement expiré. Cela dit, Abdelmadjid Tebboune ou celui qui devrait lui succéder au bout d’un seul mandat ne peuvent pas faire face à la rue sans un parti politique plus ou moins crédible. L’enjeu pour le pouvoir algérien aujourd’hui est de tenter de fédérer certaines forces politiques contestataires avec des éléments modérés du pouvoir en plus de têtes d’affiche du Hirak pour constituer une nouvelle force électorale, pouvant constituer le « nouveau bouclier » du pouvoir. Un pari très risqué au vu de l’entêtement des marcheurs du vendredi.

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  1. Mellah hocine 12:53 - février 21, 2020

    Tout à fait juste, puisque le « president » mal élu cherche , à tout prix, une légitimité plutôt populaire qu’il ira chercher parmis les cachiristes. Tebboun le sait très bien , faire disparaître les partis vecteur de la décadence Algérienne . Le FLN et le RND et leurs militants doivent disparaître du paysage politique. Tebboun est entrain de lifter des approches vers le hirak. Il doit décréter une période de transition .