OCP Group : une coûteuse épopée internationale encouragée par Mohamed Benchaâboun

Oubliez OCP International SAS avec son luxueux hôtel particulier de Paris et ses déboires financiers. Le tentaculaire OCP Group compte une autre filière dite OCP International Cooperatiève. Et c’est bien celle-ci domicilié aux Pays-Bas qui constitue le véritable fer de lance de la prospection commerciale du phosphatier marocain. Elle regroupe une douzaine de bureaux de représentation disséminés à travers la planète. Un réseau que la société ne cesse d’étoffer avec la création récente d’une filiale au Mexique mais aussi d’une nouvelle structure en Inde (autorisées par des décrets signés par Mohamed Benchaâboun, en septembre dernier) ainsi que l’implantation d’une autre filiale à Singapour au début de l’année.

L’entreprise publique reste très discrète au sujet des investissements consentis dans ces trois nouvelles structures. OCP Group ne prend même plus la peine de rendre publique le capital social injecté dans chacune de ses filiales. Même les textes réglementaires signés par l’argentier du royaume ne contiennent plus cette donnée élémentaire, se contentant de relayer les objectifs aguichants annoncés par OCP : 90 millions de dollars de chiffres d’affaires et plus de 17 millions de dollars de bénéfices, cumulés pour ces trois nouvelles structures à horizon 2023. Une belle promesse mais qui sera difficile à tenir à en juger par l’historique du groupe…

En 2013 déjà, le président Mostapha Terrab lançait deux filiales au Brésil dont une détenue par une structure en Suisse, elle-même créée dans la foulée. Saftco BV, Saftco Do Brazil ainsi que OCP Fertilizantes Ltda… ces trois sociétés sont loin des performances promises à l’époque, notamment un chiffre d’affaires cumulé dépassant les 2 milliards de dollars. Pour en juger, il suffit de s’attarder sur la situation désastreuse de la holding OCP International Cooperatiève. A la clôture de l’exercice 2018, le groupe phosphatier marocain a dû inscrire une provision de plus de 492 millions de dirhams, pour la dépréciation de cette filiale qu’il recapitalise systématiquement tous les deux ans, depuis sa création en 2012. La dernière en date remonte à 2018 avec une injection de près de 55 millions de dollars. Et il est fort probable qu’il devrait faire de même en 2019, sachant que la structure a réalisé des pertes de 55,54 millions de dollars l’année dernière.

Sans compter les 3 filiales créées en 2019, cette épopée à l’international de l’OCP Group a déjà englouti quelque 1,3 milliard de dirhams. Sa gargarisant des bénéfices en milliards que réalise le leader mondial des phosphates, l’intouchable Mostapha Terrab ne semble pas prêter attention aux centaines de millions de dirhams que le groupe donne l’impression de dilapider, à défaut d’explications convaincantes si coûteuse.

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