Tunisie : Ennahda frôle la majorité absolue à l’assemblée constituante et constitue le gouvernement

Les résultats définitifs ne sont pas encore tous tombés, mais en Tunisie on s’achemine, selon les tendances dont nous disposons actuellement, à une victoire franche et historique des islamistes d’Ennahda. En effet, le parti dirigé par Cheikh Rached Ghannouchi que tous les sondages donnaient vainqueur de ce premier scrutin démocratique, a affolé tous les compteurs. Il rafle la moitié des sièges dédiés aux Tunisiens de l’étranger et dépasse les 40 % des voix à l’intérieur du pays. [onlypaid] En termes de sièges à l’assemblée constituante, Ennahda pourrait, si les premières tendances se confirment, s’approcher de la centaine de sièges sur les 217 en jeu. Ce qui ne met pas le parti islamiste très loin de la majorité absolue. Une majorité qu’il n’aurait pas de peine à réunir puisque les listes de la très populiste « Pétition populaire » de Mohamed Hachemi Hamedi pourraient se classer à la deuxième place. Mohamed Hachemi, patron de la caricaturale chaîne « Al Moustakillah » qui émet depuis Londres, connait très bien Rached Ghannouchi. Les deux hommes se sont longuement fréquentés dans la capitale anglaise. Ils devraient facilement trouver un terrain d’entente, puisque Hachemi appartient à l’ancienne notabilité religieuse tunisienne. D’un autre côté, le Congrès pourla République, d’obédience de gauche, a vu son aile panarabiste, dont le leader est Mohamed Abbou confortée par rapport à l’aile moderniste représentée par Moncef Marzouki. Ce dernier a lui-même subi une lourde défaite à Nabeul.

C’est donc sans surprise qu’Ennahda procédera après la proclamation officielle des résultats, à la constitution d’un gouvernement qui devrait dirigerla Tunisiejusqu’en 2013, date à laquelle devraient normalement avoir lieu les premières élections législatives. En plus, les jours de Fouad Mbazaâ à la tête de l’Etat en tant que président intérimaire, semblent comptés. Si Ennahda ne veut pas briguer la présidence de la république, celui qui remplacera Fouad Mbazaâ devra avoir la bénédiction des islamistes, aujourd’hui première force politique incontestable du pays. Mais malgré ce succès indéniable d’Ennahda, les dirigeants de ce parti ne veulent pas accaparer seuls les devants de la scène.

D’après des sources proches du parti islamiste, à part le pôle démocratique et le parti démocratique progressiste d’Ahmed Chebbi et Maya Jribi qui ont mené campagne directement contre Ennahda, tous les autres devraient trouver une place au prochain gouvernement.[/onlypaid]

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