Violeur gracié : qui en est réellement responsable ?

Le débat fait rage aujourd’hui au Maroc sur la détermination de la chaîne des responsabilités dans l’affaire du violeur espagnol gracié. La grâce dont a bénéficié Daniel Fino Galvan en marge de la visite du roi Juan Carlos 1er au Maroc a fait couler beaucoup d’encre.[onlypaid] L’espagnol était condamné à 30 ans de prison ferme pour avoir abusé sexuellement de 11 enfants dans la ville de Kénitra – 40 kilomètres au nord de Rabat.
Quand les sites d’informations marocains ont rendu la nouvelle publique hier dans l’après-midi, un tollé général a submergé la blogosphère marocaine et plusieurs groupes se sont créés, appelant à manifester devant le parlement marocain, vendredi à 22 heures pour dénoncer cette décision ressentie comme une humiliation par l’opinion publique. Au niveau des responsabilités, les explications empruntées et contradictoires du ministère de la Justice se sont rajoutées au silence du cabinet royal pour entretenir une ambiance d’incertitude qui jette beaucoup de doutes sur la crédibilité de la Justice. Concernant le mécanisme de prise de décision, des sources bien informées à Rabat soutiennent que le cas de Daniel Fino Galvan a été examiné en commission mixte entre le cabinet royal et le ministère de la Justice.  L’argument humanitaire a été avancé, le violeur souffrant d’un cancer qui a atteint un stade avancé.  Dans tous les cas de figure et suite à la colère populaire suscitée par cette grâce, beaucoup de têtes risquent de tomber, principalement au ministère de la justice, mais également au cabinet royal. Déjà, la rumeur donne Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des Libertés publiques, partant dans quelques jours juste après avoir été décoré par une haute distinction royale.[/onlypaid]